Frontière Ouzbékistan – Kazakhstan

Mardi 16 août
Nous passons la frontière par le poste frontière situé entre Chinas (Ouzbekistan) et Abay (Kazakhstan), dans le petit village de Yallama. Le poste frontière Tachkent – Chimkent (sur l’autoroute d’après notre carte) est fermé à la circulation routière et serait ouverte pour les piétons. De plus nous sommes en période pré 20ème anniversaire de l’indépendance et certaines postes frontières risquent de fermer.
En sortant d’Ouzbékistan, personne ne nous demande nos documents de « registrations » d’hôtel !! Nous les avions pourtant soigneusement conservés. Pour atteindre le dernier poste de contrôle ouzbek, nous devons circuler entre les deux files de camions, qui s’apprêtent à passer la nuit ici. Nous pouvons théoriquement passer… mais comment ? Patrick va user de toute sa diplomatie et convaincre les douaniers de service de nous faire sortir par l’entrée, sinon nous sommes coincés ici pour la nuit voire plus.
Nous arrivons au dernier poste douanier, celui du contrôle du véhicule. Devant nous une camionnette et tout son chargement dehors en vrac, et un papy kazakh qui démonte entièrement sa voiture, se préparant pour une « fouille en règle ». Il aura droit au chien renifleur dans son coffre et à l’arrière de sa voiture. Ils s’entendent bien entre Ouzbek et Kazakh !! Nous nous apprêtons au pire, vider Woki… mais après un coup d’œil rapide ils nous tamponnent notre document et nous pouvons passer côté douane kazakhe où l’enregistrement côté Kazakh se fait assez vite.
Nous pensions passer la nuit à Abay, mais le «bankomat» est en panne et on nous réclame de l’argent pour passer la nuit dans un parking de routier. Nous roulons jusqu’à Saryaghash, où nous passerons la nuit gratuitement devant une banque sous l’œil bienveillant du vigile.

Chimkent

Mercredi 17 août
Direction Chimkent ; Si nous avions un dicton par jour, aujourd’hui serait : le chemin le plus court n’est pas toujours le plus rapide. En effet, pour gagner 12 km (énorme sur les 20 000km déjà parcourus..) nous avons décidé de couper par une petite route blanche (entre Qulan et Tatii, pour ceux qui voudrait tester). Les 10 premiers Km, tout est normal, puis la route devient moins bonne, puis abîmée et complètement défoncée, avec des trous énormes que l’on ne peut plus éviter, et que l’on doit franchir prudemment pour ne pas faire trop souffrir les amortisseurs. Nous avons bien perdu 2 heures !!

Chimkent, ville où nous devrons trouver la « migration police » pour nous faire enregistrer, cette fois-ci dans les temps. Mauvaise nouvelle, il nous faut une lettre d’un hôtel pour nous enregistrer. Cela n’était pas prévu dans nos plans, nous n’en n’avions pas eu besoin lors de notre premier enregistrement à Almaty.
Au poste de police il y a des allemands, qui nous conseillent leur hôtel, catégorie moyenne mais ils savent faire la lettre « sésame ». Comment perdre son temps … Chercher l’hôtel, leur demander une lettre, qu’ils ne pourront faire que vers 15h00 (il est 13h00) car maintenant c’est la pause. Récupérer (enfin) la lettre, la refaire faire 3 fois car erreur dans les dates puis dans les numéros de visas. Repartir avec les visas et la lettre d’hébergement à la police migration (et nous n’avons toujours pas déjeuné).
Heureusement nous rencontrons d’autre touristes, comme ce couple d’italien, qui voyage en moto, et qui doit aussi repartir chercher la « fameuse lettre ». Le policier, dont l’amabilité n’est certainement pas sa qualité première, nous demande de repasser le lendemain.
Non ! faut pas pousser …. Alors qu’on repasse à 18h00, dit-il. Ok, on est là dès 17h15 et, sans un seul regard, nous balance nos deux passeports sur le comptoir. Merci !! Tout cela, pour expliquer que voyager seuls, hors circuit organisé, peut s’avérer par moment très… disons pénible, dans certains pays.

Jeudi 18 août
Au moins, le fait d’avoir pris une chambre d’hôtel nous permet de dormir avec la « clim ». Le lendemain, petit problème de santé pour tous les deux. Est-ce du au yaourt liquide avalé vite fait en guise de repas ??
Mais il nous faut reprendre la route. Nous avons pris la décision hier soir de repasser par Almaty pour essayer de faire avancer notre visa de transit Russe qui ne prend effet que le 8 septembre. Nous avons fait une petite erreur dans notre planning. Et si cela n’est pas possible nous serons aussi bien à patienter à Almaty, au lac et à Astana, plutôt qu’en pleine steppe désertique dans l’est. Tant pis pour la mer d’Aral… et nous n’avions aucune chance de voir de près Baïkonur.

Almaty

Vendredi 19 et samedi 20 août
Nous retrouvons avec plaisir Almaty, sa circulation démente et ses policiers très …. disons zélés. Nous sommes arrêtés plusieurs fois, notamment pour les films de protection sur nos fenêtres avant, films qui sont un peu teintés et qui assurent la sécurité des vitres latérales. Nous tenons tête, c’est un véhicule français, répondant aux normes françaises … et non nous ne parlons pas russe et plus anglais !
Le consulat Russe n’est ouvert que deux matinées par semaine pour les visa, les mardi et jeudi. Nous passerons donc mardi prochain, toutefois sans grand espoir, mais si nous n’essayons pas… Nous regardons maintenant quel pourrait être notre nouveau circuit pour le retour, car ne passant par l’Est du Kazakhstan, nous ne sommes plus vraiment sur la route de l’Ukraine, ni de la Turquie, ni de la Grèce … Nous avons le choix de monter vers la Finlande ou de descendre vers l’Espagne …….. A suivre

Dimanche 21 août
Direction le canyon Sharin, on sort d’Almaty… et finalement comme il fait chaud et orageux on se dirige ver le lac Qapshagai. Sur le bord de la route de nombreux vendeurs de pastèques, melons, et tomates (5 pour 30 tenge, soit à,12 cts d’euros !)
100 jours depuis notre départ de Fontenay… cela ce fête !! Et c’est à la Kalachnikov(vodka Kazak) que Patrick et une bande de joyeux kazakhs ont décidé de porter un toast . Il s’agit juste d’une vodka russe. En fin d’après-midi il pleut, cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu de pluie !

Nous demandons au Consulat de France une aide, sous forme d’un courrier qui expliquerait que notre véhicule est aux normes françaises (film de protection sur nos vitres latérales) Ils n’ont pas trop de temps à nous consacrer, ils préparent (déjà) les prochaines élections présidentielles françaises (dans 8 mois) et on se fait un peu « bouler ». On leur fait part de notre désappointement et nous comparons avec les Belges qui nous ont nous raconté comment ils sont bien reçus et aidés par leur Ambassade. Cela laisse un peu rêveur.
Nous étions en pleine réflexion quand notre route croise celle de trois français, dont Pierre et son fils qui est pâtissier à Almaty. Pour nous remonter le moral, il nous conseille un restaurant tenu par un cuisinier français, Nicolas Leseur, à lHoliday Inn. Buffet le midi pour 2500 tenges (12 euros). Le buffet, un vrai régal avec des vrais croissants et pains au chocolat.

Nicolas en plus ne compte pas son temps, c’est un passionné qui connaît bien le Kazakhstan. Il y vit depuis plusieurs années. Il est natif du Cotentin, et connaît le hangar d’Ecausseville … alors on discute (très) longtemps. Nous resterons quelques jours ici, en attendant la date de nos visas russes (merci aux directeurs, français eux aussi, pour le tarif préférentiel accordé). Le buffet est excellent et nous profitons de la salle de fitness pour dépenser les calories que nous risquons d’accumuler.
Nous visitons Almaty à pied et près de l’hôtel, la Republika Alanghy, vaste place près de la résidence présidentielle et de l’hôtel de ville.

Notre vie à Almaty … 

Mercredi 24 au dimanche 28 août
Nous retrouvons avec plaisir quelques véhicules du Mongol Rally 2011 avec qui nous avions sympathisés a Samarcande. Le Mongol Rally 2011, organisé par The Adventurists, est un rallye au profit de l’Association Christina Noble, organisation humanitaire qui apporte aide et secours à des enfants démunis au Vietnam et en Mongolie. Plus de 300 équipages de plusieurs nationalités sont sur les routes depuis la fin juillet, pour rejoindre Oulan-Bator depuis Londres, sans aucune assistance et avec le circuit de leur choix. Les voitures individuelles seront vendues aux enchères et les véhicules utilitaires (pompier, ambulance, bus.. ) seront offerts à la ville.

Les fonds récoltés grâce au Mongol Rally vont permettre de financer le “Blue Skies Ger Village”, un village de yourtes créé en 1997, à Oulan-Bator, qui accueille les enfants abandonnés, orphelins ou sans-abri dans un environnement sûr et chaleureux. Parmi les équipages, 7 sont français, dont celui de Thibaut Favre et Alexandre Kemlin (www.2deast.com) sur un VPI (Véhicule de Première Intervention), un Auverland A2 de 1989.
Bien que ce véhicule soit au départ robuste ils ont rencontré un problème mécanique majeur : plus de transmission vers le pont arrière, ce qui les oblige à rouler en 4 roues motrices pour utiliser le pont avant. En plus, un problème de boite de transfert les limite à une vitesse maximum de 50 km/h. Ils ne sont pas seuls et voyagent avec trois autres équipages, dont un équipage anglais, le Team Noggin (Carl Bailey – Adam Carter et Paul Heath). Ils sont tous repartis à l’aube, direction la Mongolie, sans avoir pu réparer à Almaty. Nous leur souhaitons bonne route et les remercions du petit mot retrouvé sur notre pare-brise.

Las d’être contrôlés par la police, nous laissons Woki à l’hôtel et parcourons Almaty à pied. Visite du musée d’état de la république du Kazakhstan. Entrée 200 tenge pour nous deux, soit un peu moins de 1 euro ! Le bâtiment, construit en 1985 comprend 7 salles d’expositions. Au sous-sol les collections archéologiques et paléontologies. Au premier étage, tout ce qui concerne la culture kazakhe traditionnelle, dont une mise en scène avec une famille kazakhe autour d’une yourte et de vieux bijoux. Une des salles est dédiée à la seconde guerre mondiale et une autre au « Kazakhstan moderne », c’est-à-dire depuis son indépendance en 1991. le dernier étage est consacré, comme il se doit, au Président.

A ce niveau il y a une exposition temporaire sur l’Iran et notamment deux artistes iraniens avec qui nous sympathisons. Il s’agit de Nazari Parviz et Ahmad Mohammadpour.
Nazari fait de la découpe décorative sur métal. Un travail d’orfèvre, il assemble ensuite toutes ses découpes pour en faire de somptueux tableaux.
Ahmad réalise des calligraphies soit à partir de motifs anciens et soit beaucoup plus modernes. Il a déjà fait des expositions à l’étranger, notamment en France, à Lyon. Nous apprécions particulièrement le travail de ces deux artistes. Ahmad nous offre une reproduction de l’une de ses œuvres. Incroyable ! C’est celle qui avait retenue toute notre attention.

Constitution Day à Almaty

Le Kazakhstan proclama sa souveraineté en octobre 1990 et le Soviet suprême fut dissous en août 1991. La Constitution de la République du Kazakhstan a été adopté lors du référendum républicain, le 30 août 1995. Cette Constitution proclame, entre autre, que le kazakh est la langue officielle, mais en même temps que le russe est officiellement employée à égalité avec la langue kazakh dans les établissements d’État et les organismes d’autonomie administrative (ou collectivités territoriales.
Le Maire d’Almaty a souligné que le « Jour de la Constitution » de 2011 est particulier, car dans l’année du 20e anniversaire de l’indépendance du pays, de plus la souveraineté du pays a été déclaré à Almaty. «Alors que ce jour restera dans les cœurs de tous les Kazakhstanis comme un symbole de prospérité de l’Etat ». Ce jour de fête est un jour férié. Le programme des animations débute dès la fin de matinée avec un concert, puis des discours.

Puis une pause pour permettre aux habitants d’Almaty de suivre la retransmission de la parade militaire d’Astana. Viendront ensuite un programme de musique avec des pops stars locales, comme le groupe All-Davai. Et dans l’après-midi …. reprise des tubes des Beatles par des vedettes locales ainsi que l’orchestre symphonique Akim d’Almaty. Dans la rue, des enfants avec des ballons et des cerfs-volants et des anciens, bardés de décorations militaires, comme cette vielle dame que nous croisons. La police est encore plus présente que d’ordinaire !

Lors de notre séjour à Almaty, nous visitons les quartiers modernes, avec de nombreuses tours en construction. Puis nous, en compagnie de Kunsulu, nous partons vers köke-Tobe, que nous revisitons mais de jour cette fois-ci. la pomme, symbole d’Almaty, est toujours là !
Kunsulu parle anglais et français. Elle étudie à l’université et comme beaucoup de jeunes filles elle travaille pour payer son loyer et ses études. Nous avons passé un très bon moment de partage, à comparer nos traditions et cultures. Comme nous savons que tu viendras lire cette page, Kunsulu on te souhaite bonne chance pour la suite de tes études. Très présentes dans tout le Kazakhstan, des affiches montrant le président Nazarbayev dans une multitude de situations : avec des écoliers, des travailleurs, des mineurs, dans l’industrie du gaz… et prônant 2030 comme l’année importante d’ouverture et de transfert définitif de la capitale d’Almaty vers Astana.

Demain nous prenons la route pour Astana. En attendant, la route qui relie ces deux villes et très très longue, près de 1 200 Km, avec rien à voir, surtout dans les 600 premiers Km. Imaginez un Paris-Bordeaux, sans traverser un seul village, sans voir d’animaux, en ne croisant que l’ombre de nous-même !! Et quelques stations services mais qui ne délivrent du diesel que sur présentation de coupons de 50 litres. Comment se les procurer ?? Heureusement, un routier sympa nous vend (honnêtement) le sien.
Seconde partie du voyage, Balqash-Astana, un peu plus de vie… quelques villages et surtout des policiers qui nous contrôlent régulièrement. Patrick passe à chaque fois un bon moment dans la voiture de police mais il est toujours « libéré ».  Mais cela commence à lui porter un peu sur les nerfs !!