Les côtes sauvages

Le Cap la Houssaye est notre première étape pour découvrir la côte sauvage. Il est situé entre Saint-Paul et Boucan Canot et doit son nom à un capitaine breton (encore un !) : Guillaume La Houssaye. C’est un site assez exceptionnel, bordé par des falaises de basalte. C’est le rendez-vous des pécheurs, mais l’endroit est dangereux les jours de forte houle.

Nous continuons notre route en longeant la côte. Au sud de la ville de Saint-Leu, la pointe de Bretagne, ou Pointe au sel. L’exploitation de ce dernier était alors d’une importance vitale pour l’île car c’était le seul moyen de conserver les aliments périssables.

La pointe de Bretagne a été formée lors de l’éruption du Piton des Roches Tendres.  Ici, l’érosion différentielle entre les différentes couches de lave, et la présence de tunnels de lave ont favorisé la création de cavités sous-marines dans lesquelles les vagues s’engouffrent pour rejaillir à l’air libre en jets d’écume à intervalles réguliers. Tout le littoral situé au sud du village de Saint-Leu est classé au titre des monuments naturels. On y trouve un bassin créé par des roches volcaniques appelé localement « le gouffre ». A la Pointe de Bretagne, la flore est très soumise aux embruns. Seules quelques plantes très bien adaptées subsistent.

Puis cap plein Sud. Après avoir traversé Saint-Louis, Saint-Pierre, Saint-Joseph puis direction Saint Philippe.

Cap au Sud, vers le Cap Méchant : Lors des éruptions volcaniques anciennes survenues hors de l’Enclos, de grandes coulées de lave ont recouvert cette région jusqu’au littoral. Un basalte noir, dur et compact s’est alors mis en place pour affronter la houle océanique. « Du combat violent entre le volcan et l’océan est né ce littoral typique du Sud de l’Ile où promontoires et falaises vives s’exposent aux mers australes dans leur beauté sauvage ». Que dire de plus que ce que l’on peut lire sur l’une des plaques émaillées qui jalonnent le Cap. Il est appelé Cap Méchant en raison de la houle qui bat ses falaises. C’est là que se trouve le Puits des Français.

Au niveau du Baril, le Puits des Anglais, creusé dans la lave du volcan. Pas très loin, une piscine que beaucoup de guide vantait pour un bain sans risque …. Mais quand nous y sommes passés la « fameuse » piscine était bien vide. Ce qui ne retire rien du fabuleux paysage qui nous entoure : des vagues venant frapper les flancs de lave déchiquetés, et juste derrière nous une immense pelouse avec des cocotiers, des filaos et vacoas. Un contraste saisissante entre la furie et le zénitude.

Au sortant de Saint Philippe, le jardin volcanique appelé aussi le Puits arabe. En s’écoulant vers la mer la lave a formé de larges falaise noire. La végétation a repris avec des vacaos de plusieurs mètres de haut.

Les plages de l’ouest

Pour les métropolitains que nous sommes, il est impensable d’avoir un océan chaud qui nous tend les bras, une température de 30 à 32 °C et ne pas se baigner …. Au moins un peu.

Mais prudence. Sur les 200 Km de littoral, il n’y a que 30 Km de plage de sable blond ou noir dont 22 Km de lagon, exceptionnellement préservés. Et c’est là que l’on peut se baigner.

Les plans d’eau délimités par les récifs sont appelés « lagons ». Ainsi, nous passerons un peu de temps aux plages « lagon » de l’Ermitage, la plage de la Saline-les-Bains. Ce sont des plages de sable blanc, pas très fin, qui provient de la destruction du corail vivant.

Nous nous installons pour un farniente à la plage des Salines. Puis quelques bains, au premier plan une « patate » puis le lagon, au fond la barrière de corail qui nous protège des requins. Ce lagon ne dépasse pas les 2m de haut mais parfois des courants deviennent puissants et nous entraînent. On s’aperçoit qu’on nage sur place, drôle d’impression.

Les plages sont prises d’assaut le week-end, les Réunionnais adorent les pique-niques sous les filaos, les arbres du littoral. Pique-niques qu’ils préfèrent à la baignade. C’est là aussi que les fêtes de fin d’années attirent un grand nombre de personnes.

A Saint-Paul, on trouve des plages de sable noir. Celui-ci provient de la désagrégation des roches volcaniques dans le lit de la Rivière des Galets. Le sable noir est composé de cristaux d’olivine (vert/jaune) et de grains de roches volcaniques.

Les requins

Boucan Canot (photo panoramique ci dessus) et Roches Noires sont les deux seules plages qui ne sont pas protégées par la barrière de corail mais autorisées à la baignade.

A Saint Gilles, la baignade est restreinte sur une petite portion à cause des requins. Des aménagements sont en cours avec des filets de protection pour élargir la zone de baignade. Les spots réputés à risque ont été progressivement bannis par la quasi-totalité des surfeurs. Des écoles de surf ont fermé leurs portes.

Les Réunionnais apprennent à vivre avec les requins. De nombreux panneaux rappellent les mesures de sécurité. Le requin est décliné à toutes les sauces, y compris dans les jeux pour les enfants. Vivre avec pour comprendre et mieux vivre ensembles.

Nouveau : Vendredi 11 décembre 2015, près de 626 mètres de filets anti-requins ont été installés à Boucan Canot autorisant la baignade et le surf après 30 mois d’interdiction sur le spot réunionnais