Bienvenue en Tornédalie

La Tornédalie est une région située dans le nord-ouest de la Finlande. Son nom provient du Torne, le fleuve qui a donné aussi le nom à la ville de Tornio. Ville frontière avec sa voisine Haparanda en Suède, que nous venons de quitter par le pont qui enjambe le Torne. Le Torne mesure 522 kilomètres de long, prend sa source dans le lac Torne, près de la frontière norvégienne, et se jette dans le golfe de Botnie.
Nous longeons ce fleuve jusqu’au village de Kukkola, où se trouvent les rapides de Kukkolankoski (Kukkolaforsen, du côté suédois). Ce sont les plus importants de toute la Finlande. Ici, il perd 14 m sur 3,5km, ce qui en fait le plus grand rapide sauvage de Finlande. A partir de juin et tout au long de l’été, la tradition de la pêche à l’épuisette perdure, principalement pour capturer le corégone mais aussi le saumon. Des deux côtés des rives finlandaise et suédoise, se trouvent d’anciens bâtiments liés au patrimoine de la pêche : hangars de stockage, cabane à grillades et hangar à poisson

Des panneaux d’informations avec QR code nous donnent des informations détaillées sur les anciens bâtiments et les activités de pêche :
« Krenkku » est un symbole des rapides de Kukkolankoski. Il s’agit d’une jetée en bois construite au-dessus des rapides que les pêcheurs utilisent pour s’éloigner des berges de la rivière et pêcher au milieu de la rivière. Ils sont construits au printemps, démontés à l’automne et reconstruites au printemps suivant.
« Lippo » outil de pêche avec un long manche. Cette épuisette a conservé sa forme depuis le Moyen Âge. Lippo se compose de différentes parties : un manche d’environ 6 à 7 mètres de long, un ‘Y’ relie ce manche au filet, dispositif à travers lequel le poisson est guidé dans le filet. Il est porté doucement dans le courant, en suivant les rochers et le fond. Les mouvements et les contacts du poisson sont transmis par la tige. On dit que Lippo est une extension de la main, qui permet d’attraper les corégones qui reposent dans des fosses au fond des rapides de la rivière.

« Aitat » : Au bord des rapides, se trouve une rangée de hangars rouges (punaisia aittoja)  construits à l’origine pour stocker le matériel de pêche. Les plus anciens de ces hangars sont en rondins et datent du XVIIIe siècle.
« Paistokota » (littéralement Poêle à frire) : cabane basse en rondins, bâtiment très ancien où se trouve une pierre avec un foyer central où est entretenu le feu ouvert, pour faire les grillades de poissons ou autres repas. La fumée s’échappe par un conduit de cheminée.
« Kalapuohi » se trouve à la limite nord de cette zone des rapides. Il est utilisé pour conserver le poisson. Avec Paistokota , c’est un autre bâtiment clé utilisé par la communauté villageoise.
« Valkamaa » est l’endroit au bord des rapides où l’on peut se poser. Patricia y reste un moment pour admirer le travail d’un de ces pêcheurs, il vient de récupérer un beau poisson à chair blanche. C’est aussi ici qu’ils réparent leurs épuisettes et autre équipements.

Rovaniemi – cercle polaire et Pajakylä

La Laponie finlandaise est une région, du coup elle n’a pas de capitale à proprement parler. Cependant, Rovaniemi est souvent citée comme capitale de cette région. C’est là aussi que nous traversons de nouveau le cercle polaire arctique et que nous avons vu le vrai « Joulupukin Pajakylä » , comprendre le « village du Père-Noël » !
Plus précisément, le Pajakylä du Père Noël est situé à environ 8 km au nord du centre de Rovaniemi ainsi que le cercle polaire arctique. Ce qui nous impressionne en arrivant le soir, c’est la température : 21°C à 20 heures. Nous traversons le cercle polaire arctique en tee-shirt. Le lendemain le temps est plus couvert. Le cercle polaire marque la limite au nord de laquelle le soleil brille en été sans interruption pendant au moins un jour. A l’inverse, en hiver, au-delà de cette limite le soleil ne se lève pas pendant au moins un jour.

Il est vrai que cet endroit attire de nombreux touristes, on a eu la chance d’être presque seuls. Peut-être plus de monde en hiver … Pajakylä regorge de magasins de souvenirs, la chambre et le bureau de poste principal du Père Noël, des restaurants où l’on peut déguster du Poro d’élevage (du renne). Le premier bâtiment a été érigé à l’été 1950 en l’honneur de la visite d’Eleanor Roosevelt. On a passé commande au Père-Noël : Patrick a bien eu son assiette saumon-wasa, mais je n’ai pas reçu ma lessiveuse portative .. alors lessive à la main !

Rovaniemi – Artikum

Mais Rovaniemi n’est pas seulement à visiter pour le Pajakylä. Et comme aujourd’hui c’est un temps maussade et pluvieux, on en profite pour explorer l’Artikum. En fait, Arktikum abrite à la fois le Centre scientifique arctique de l’Université de Laponie et le Musée régional de Laponie. Le musée permet de découvrir de près la nature, la culture et l’histoire du Nord.
Musée régional : Il nous aura fallu deux heures pour voir les deux expos de part et d’autre de la longue verrière de 172 m. Une sur la vie des hommes et des bêtes dans le grand nord, les moyens de subsistance dans le nord, les caractéristiques naturelles uniques, l’élevage de rennes, ainsi que le peuple Sam. La taille d’un élan nous impressionne. On  aussi un aperçu des étapes de l’histoire de la Laponie depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours.
Une autre section est consacrée à la « Winter War » (1939). Le matin du 30 novembre 1939, l’Union soviétique a attaqué la Finlande sur toute la longueur de sa frontière orientale sans déclaration de guerre préalable. Dans le nord, l’objectif de l’Armée rouge était d’avancer à travers Salla, Pelkosenniemi et Petsamo jusqu’à Rovaniemi. Rovaniemi a été bombardée 19 fois, avec 25 personnes tuées. La guerre a créé une défense solide morale connue sous le nom de « l’esprit de la guerre d’hiver« .

Centre scientifique sur l’arctique : Comme aucun matériau ne peut être laissé sur l’ Arctique , même compostable, les expéditions doivent ramener avec elles tous leurs déchets et même leurs urines. La station basée en Arctique a même des toilettes qui séparent les matières fécales et l’urine dans différents récipients dans un espace situé sous la maison. Une fois les conteneurs pleins, ils sont fermés hermétiquement, marqués avec « urine » ou « déchets humains » et emmenés au stockage pour le transport.

Sápmi – Le pays des Samis

Ici, tout comme dans le nord de la Suède, nous sommes en pays Sami (voir le reportage sur Sápmi). Si beaucoup de traditions samies ont disparu, l’élevage des rennes est toujours une réalité. En Laponie finlandaise, on en compte environ 200’000. On en a croisé en liberté sur les accotements des routes, ils sont là, tranquilles, pour y trouver de la nourriture abondante. Cette région nous permet aussi d’en savoir un peu plus sur  les habitats traditionnels des Samis :
Kota: hutte lapone. Habitation provisoire des éleveurs de rennes, de construction légère, pour suivre les déplacements de leur troupeau. Elle est construite avec de longues perches, avec au milieu un espace de vie et un emplacement pour faire le feu. Autour des perches on dresse une protection faite avec des peaux et du cuir d’animaux

Niliaitta : réserve est construite à deux mètre de haut pour stocker la nourriture et tenir à distance les prédateurs. Le Sami a accès à cette réserve en utilisant une échelle taillée dans un tronc de bois et qu’il enlève en quittant la réserve.
Lato : Construction en bois pour stocker le foin et les récoltes. Ces hangars protègent le foin de l’humidité mais sont suffisamment aérés pour permettre au foin de sécher.
Cabane de l’éleveur de rennes : Pièce construite près des zones de pâturages. Elles offrent un meilleur confort que la « Kota ». Aujourd’hui, les Samis habitent essentiellement dans des habitations fixes.
Nilivarasto : Abri construit à partir d’une souche de bois renversée. On les installe loin des habitations et près des zones de chasse.