Un peu d’histoire

Les kazakhs descendent des Mongols et des peuples qui survécurent à leur conquête. En 1468, une mésentente les divisa. Une partie s’installa au sud, à Boukhara et fonda l’Ouzbékistan. Les autres restèrent au nord, continuèrent leur vie de nomades et devinrent les Kazakhs. Leur histoire se caractérise par une succession d’empires nomades. Ils furent ensuite sous la domination des Dzoungares (un clan mongol) entre 1690 et 1720, puis de celle des Russes. Plusieurs soulèvements furent violemment réprimés.
Dans les années 1920, un nouveau désastre pour ces Kazakhs, l’un plus grands peuples nomades : la sédentarisation.  Les Kazakhs décimèrent leur troupeau plutôt que se soumettre et manquant d’expérience dans l’agriculture, des milliers moururent de faim et de maladie.
En 1991, le Kazakhstan fut la dernière république à déclarer son indépendance. Comptant sur ses richesses naturelles (gaz, pétrole), ce pays connaît aujourd’hui une forte croissance et se fixe des objectifs pour l’avenir. 2030 verra t-il l’abandon de l’alphabet cyrillique au profit du latin ?

Semey

Lundi 11 juillet
10h20, poste frontière Russie. Nous ne sommes pas nombreux, devant nous 3 voitures. Tout se passe rapidement, dans le calme, chacun attendant son tour. Nous sommes pris en charge par une douanière souriante qui parle français. Cela nous change de la douane Mongolie / Russie. A la décharge des douanières russes de ce poste frontière, travailler avec des Mongols indisciplinés doit être fatiguant à la longue.
10h45, notre premier contrôle Kazakh, ensuite on a loupé un tampon et une signature, alors demi-tour ! A 11h50 nous sommes au Kazakhstan. 1h30, c’est notre meilleur score.
Il y a un vent d’enfer, et la température grimpe. Nous avions 15°C ce matin et à midi nous avons déjà 30°C. La longue route qui mène de la frontière à Semey ne traverse qu’un petit village. Nous cherchons désespérément un coin à l’ombre pour déjeuner et trouvons refuge sous un des rares arbres accessibles depuis la route. Il est 13h00 et le thermomètre affiche 33°C. Heureusement que nous avons toujours ce vent.

Nous arrivons à Semey sans difficulté, et cherchons une banque pour le change : 1 euro = 204  Tenge. Le gasoil est entre 85 et 97 T. Ça change de la Mongolie !
Il fait encore très chaud quand nous visitons la Mosquée Anet Baba Kishikuly, construite au XIX° siècle par des marchands tatars. Arrêt sur l’avenue Dulatov, près du parc central, à côté du musée Abai. Abai Kounanbaev est présent partout dans la ville, musée, statues, place… C’était un poète et traducteur du XIX° siècle, qui tout en étant pro-russe tenait à ses traditions kazakhes. Il a traduit, entre autre, Les Trois Mousquetaires (A. Dumas) rendu ainsi populaire.

Soirée complètement imprévue et qui nous laissera un très bon souvenir : nous avons dîner dans un grand self et après une promenade dans le parc central, nous nous apprêtions à partir. L’une des serveuses est venu nous chercher, près du self il y a un dancing en plein air.

Et nous sommes invités. Surprise, en entrant, même sans comprendre la langue on entend que le DJ annonce la présence de deux invités français. Tout le monde applaudi, nous sommes gênés mais cela ne dure pas car nous sommes pris en charge par un groupe d’amis, dont la responsable de cet établissement, Elena. Le DJ lance une chanson française. Sympa ! Soirée dancing, vodka, grignotage en tout genre … Nous leur apportons notre bouteille de calvados. Effet garanti… Ils, ou plutôt elles apprécient. Patrick a un nouveau fan club. une amie d’Elena nous offre du thé kazakh et un belle bouteille de vodka, en forme de dombra, l’instrument de musique traditionnel kazakh.
Il assez tard et Elena nous invite a passer la nuit dans sa maison, le long du fleuve Irtysh. Avec son mari, Volodia, ils sont en train de la moderniser et sont très fiers de nous montrer les pièces déjà faites. Minuit, Elena nous sert une soupe… et un verre de vodka. Nous passerons une nuit courte mais reposante. La vodka n’est pas un alcool qui fait mal à la tête. Merci à Dasha, leur fille, pour l’aide à la traduction et à bientôt sur le web !

Mardi 12 juillet
A 9h30 il fait déjà presque 28°C. A peine après avoir quittés Elena et Volodia, nous sommes arrêtés par un policier. Nous avons oublié d’allumer nos codes. La route est plus ou moins bonne, assez monotones et sans traverser de villages. Toutefois, au loin nous apercevons des constructions neuves… En nous rapprochant il s’agit en fait d’un cimetière musulman. La dernière demeure des défunts est très certainement la plus belle qu’il n’est jamais eue.
Deuxième contrôle police. Là moins de courtoisie, le policier nous montre sur son écran la photo de Woki et la vitesse de 67 km/h. Patrick lui fait signe que nous suivions la voiture russe qu’il a laissé repartir. A défaut de parler la même langue, le policier nous laisse repartir. En plus aucun panneau de limitation de vitesse, sur une route correcte. Peu après on voit un panneau rappel 90 km/h … il faudra se méfier des policiers Kazakhs !

Il fait encore très chaud mais le vent le rend supportable. Nous longeons Kurchatov, qui était le centre de commandement du Polygone de Semipalatinsk (maintenant Semey), où 468 explosions nucléaires ont eu lieu dans la zone d’essais dont 125 à l’air libre. Zone qui s’étendait sur une centaine de Km vers le sud et l’Ouest. Nous ne passerons pas voir le musée nucléaire national, qui recèle toute sorte d’objets et morceaux d’animaux qui étaient placés au « niveau zéro » des explosions. Il n’y a plus d’activité depuis 1991
Mais il n’y a aucune signalisation ni interdiction de pénétrer dans les zones encore irradiées et des personnes y vivent encore. Les paysages que nous traversons sont complètement désertiques sur des centaines de kilomètres. Les troupeaux de Mongolie nous manquent.
Arrêt à Pavlodar, ville sans grand intérêt à part son étrange mosquée. Construite en 2001, la mosquée Mashhur Zhusip est la plus grande mosquée du Kazakhstan. Son côté ultra moderne lui donne des airs futuristes, voire intergalactiques. C’est un style !
Par contre pour se garer dans le parking gardé pas (trop) de problème, mais quand le gardien a compris qu’en plus nous dormions dans le véhicule, il a fallu attendre un bon moment pour avoir tous les accords de tous les chefs. Il est 19h00 et il fait 23°C et l’on apprécie la baisse de température.