Avec le Cambodge pour invité d’honneur et le fantastique pour thème, trente-cinq délégations issues de quatre continents ont répondu à l’appel du vent… et de Dieppe !
Europe : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Pays de Galles, Pologne, Sardaigne, Suède, Suisse, Pays-Bas.  • Asie : Cambodge, Chine, Corée, Hong Kong, Inde, Indonésie, Japon, Malaisie, Pakistan, Philippines, Thaïlande. • Moyen-Orient : Israël  • Amériques : Argentine, Brésil, Canada et Québec, Colombie, États-Unis, Guatemala. • Océanie : Australie, Nouvelle-Zélande, Tasmanie

Pour nous tous, cerfs-volistes ou non, c’est l’occasion de découvrir la richesse de la culture Khmère, au travers ses danses, ballets, son Sbek Thom c’est à dire le théâtre d’ombres khmer, et bien sur ses cerfs-volants : « Khleng Ek ». C’est avec plaisir que nous retrouvons Cheang Yarin et son mari Sim Sarak. ils sont venus cette année avec six cerfs-volistes et six artistes.

Le Khleng Ek est fabriqué avec du bambou et recouvert avec du journal ou des sacs de ciment.  L’arc sonore à son sommet est réalisé en rotin, et à l’extrémité de la cire d’abeille est appliquée pour aider à produire le son du cerf-volant. Chaque cerf-volant a un son propre. Muni d’une grande queue qui doit être parallèle au vent, afin qu’il vole droit. Au Cambodge, l’envol des cerfs-volants a lieu en été, après la récolte du riz.
En 1960 et 1970, le cerf-volant traditionnel cambodgien est interdit par les Khmers Rouges. Alors aujourd’hui, le slogan du Cambodge c’est que si on peut faire voler les cerfs-volants c’est qu’il y a la liberté et plus la guerre. « On peut laisser tomber les armes et faire voler les cerfs-volants ! »

Le premier dimanche matin, c’est la traditionnelle parade en ville. Cette année, encore plus que les autres, elle a attirée une foule très nombreuse. Accompagnée par le Batucada « O Maracuja« , entre samba-reggae, rythme brésilien avec un peu de Mad Max, la parade a aussi proposé des musiques et danses traditionnelles cambodgiennes. Le tout dans un esprit conviviale et festif. Ambiance assurée !!

Sur la plage, le public a été gâté avec un beau soleil et un vent régulier venu de la mer, les structures gonflables ont envahi le ciel pour le plaisir des petits comme des grands. Le ciel de Dieppe était juste assez grand pour accueillir toutes sortes d’animaux, des abeilles géantes ont côtoyé des pieuvres, des tortues ont volé à côté de gentils nounours, … Et bien sûr les splendides bols de Guillaume Nissin. Tout en poésie, les Arches d’O d’Alain Micquiaux et les cœurs de René Maier.

Envol majestueux de dragons et pour la première fois dans le ciel de Dieppe, neuf de ces fantastiques créatures ont pris leur envol en même temps. Venus du Brésil, de Chine, d’Indonésie et de France ils ont colorés le ciel dieppois.

En Chine, le dragon dont la légende raconte qu’il serait capable de faire venir la pluie, est symbole de puissance. Il est souvent porteur d’une barbe rouge (forces surnaturelles). En Indonésie il est protecteur.

Sur le terrain des cerfs-volant pilotables, il y a aussi de très beaux spectacles : des ballets, des megateam, des cerfs-volants acrobatiques, des pilotables …On ne pas tous les citer mais il y avait : Loustiks , Panam’Air Kite Flying , la Paire Alien, Now’Air, les Décorators. Et un beau record à Dieppe avec 25 Révos en megateam. Et un des membres du team « Flic » au mégaphone pour coordonner les figures.

Les deux week-end nous avons pu écouter Patrick Sioda, qui a donné un concert de didgeridoo et de flûte amérindienne. On en redemande !! Puis en commémoration du centenaire 1918 -2018, le Cerf-Volant Club de France (CVCF) et l’American Kite Association (AKA) ont construit et fait voler ensemble les colombes de la paix. Les colombes sont accompagnées du cerf-volant de Michel Trouillet, aux couleurs du monde, avec la Planète bleue au centre et les 4 couleurs de l’humanité : noir, blanc, jaune et rouge. Les cerfs-volants jouent dans le ciel toute la semaine, et pendant ce temps, de magnifiques bannières ornent les terrains de vol.

Un moment fort, « The Wall » … un assemblage en pyramide de 69 Drumbox (dont la forme a été créée par Dick Toonen et Jan Grandia des Pays-Bas) puis un envol collectif.

Nous avons pu assister à une spectaculaire, la coupe du monde de cerfs-volants de combat et son ambiance très animée. Le but du jeu est de couper la ligne de son adversaire. Le fil coupant appelé « Manjha » est enduit d’un mélange de poudre de verre, de pâte de riz gluant et de colorant. il est ensuite enroulé sur une bobine. Lors des combats, la bobine se vide à une allure vertigineuse.
Pour comprendre l’importance au Brésil de cette coupe du monde, il faut suivre le journaliste brésilien, Jaime Teixeira, qui commente en direct sur sa chaîne ces combats aux enjeux importants : « Moment magique pour n’importe quel combattant de cerf-volant… pour être l’un des quatre finalistes de la Coupe du monde à Dieppe, en France !! Avoir la chance de laisser tomber le cerf-volant sur l’herbe verte, être regardé par des milliers de personnes, quelque chose d’inexplicable ! Alex Jarro et Naldinho, qui sont deux bons amis ont cette chance de se disputer la place pour la finale – très bonne organisation et respect du public, silence total … » Sur le podium aux trois premières places, des Brésiliens. L’Indonésie sauve l’honneur en remportant la 4ème place.

D’autres récompenses sont distribuées sur la scène centrale du festival de Dieppe. Le premier prix du concours du cerf-volant artistique, ayant pour thème « le fantastique » revient à Andrés Ramirez Valencia. Un magnifique cerf-volant, en six tableaux racontant le rêve d’un petit garçon. Chez les juniors, c’est Yoga Nanda (le fils d’un créateur du créateur de cerfs-volants indonésiens bien connu, Kadek Dwi Armika) qui a remporté le premier prix. Patrick Guilbert a été récompensé pour son « fantastique » jardin du vent. Le coup de Cœur du CVCF pour Dick Toonen et l’impressionnante mise en scène de l’envol des 69 drumbox. C’est notre ami Wolfgang Bieck (Allemagne) qui a reçu le premier prix du KAP (photographie aérienne par cerf-volant).
Un nouveau concours, celui de la pêche par cerf-volant. C’est une pêche ancestrale, pratiquée en Mélanésie (île de l’océan pacifique) depuis 2 000 ans. Des leurres sont attachés aux queues des cerfs-volants, eux-mêmes reliés au bateau par une simple ligne. A Dieppe, en pêchant 3 maquereaux, c’est Herman Benjamins de Hollande qui a été le meilleur.

Et pour le maître de cérémonie, Sandrine, l’artiste indien Dinesh Holla a réalisé pendant toute la semaine un tableau représentant l’arbre de la vie, et tous les pays présents au festival.

Encore un très grand merci à toute l’équipe qui a organisé d’une main de maître ces 9 jours fabuleux, bénis des cieux. Nous rendons pour deux ans le ciel aux mouettes et drôles d’oiseaux ….
Et on espère tous être là en 2020 pour renouveler ce moment de partage, d’amitié de création et d’émotions !!