Mercredi 21 décembre. Nous sommes de retour en Espagne après une belle traversée du Détroit de Gibraltar. A la sortie du ferry, la Guardia Civile contrôle les véhicules et plus particulièrement les véhicules marocains très chargés. Patrick part à la chasse au tampon de réimportation de Woki sur le territoire européen .. plus simple qu’à l’aller.

Notre premier contact avec l’Europe se fait dans un super marché. Soit nous ne sommes plus habitués, soit les espagnols ont l’intention de bien manger pour les fêtes de fin d’année. Les Espagnols appellent la nuit du 24 décembre la « Noche Buena » et ils la passent en général en famille autour d’un bon repas. Mais, c’est en fait le début d’une période de célébrations qui se poursuit jusqu’au 6 janvier, jour de la fête des Rois Mages, jour où les enfants reçoivent leurs cadeaux. Le Père Noël est moins important (et plus grincheux) que les Rois Mages pour les petits Espagnols.

Sur les étals des paniers garnis appelés « Cestas de Navidad » . Ils se composent de produits régionaux comme le Cava (vin), les marrons glacés de Galice, les asperges de Navarre, le jambon d’Andalousie, le Manchego (fromage de brebis de Castille) …Nous ferons modestement quelques courses, et avons dû mal à choisir notre huile.

Nous sommes à Algeciras …. Route vers le Portugal ou remontée vers le centre de l’Espagne ? Réunion de bureau …. Le Portugal est choisi à l’unanimité, soit nos deux voix. Direction Séville, Jerez, traversée du Rio Guadalquivir et enfin le Rio Guadiana, frontière naturelle entre l’Espagne et le Portugal.

Bienvenue en Algarve. Enfin accueil avec présence militaire / forces spéciales … et surtout ces portiques avec carte bleue réservés aux véhicules étrangers que nous sommes. Renseignement pris sur les portiques, il s’agit de s’enregistrer pour les péages d’autoroutes. La gratuité des autoroutes au Portugal … C’est bien fini !! Ce système de péage est mis en place au Portugal depuis 2011.

Comment ça marche … en faisant simple : Il existe deux types de péages, les « manuels » que l’on paye directement au péage et les « électroniques ». Ces derniers, signalées par le panneau « Lanço com portagem electrónica » sont totalement dématérialisés. Plus de barrière de péage …  mais des portiques qui prennent en photo la plaque d’immatriculation, calculent ce que l’on doit en fonction de la distance parcourue et prélèvent directement sur le compte bancaire.
Mais pour y avoir accès, il faut avant s’enregistrer. Pour nous cela aurait pu être sur la A22 – Vila Real de Santo António via le système « Easy Toll ». Sur une borne on aurait pu associer notre carte bancaire avec notre immatriculation. Mais on a décidé de ne pas emprunter les autoroutes (comme beaucoup de portugais), alors pas d’enregistrement.

On longe la côte, Castro Marim, Villa Real et l’on pose nos roues (et oui on n’a pas de valises) à Fuseta pour quelques jours. Jolie petite ville, animée surtout le soir. On goûte au tapas dans une ambiance sonore très portugaise et on teste le citron chaud dans un club très privé. De belles balades dans les marais avec les oiseaux, une plage très propre, un climat agréable …. Si bien que c’est déjà le réveillon de Noël, avec cassoulet de Castelnaudary et ambiance boite de nuit dans Woki. Bon pour le slow çà va mais pour le rock acrobatique … c’est plus compliqué dans ½ metre carré !!

On vient de voir la météo des prochains jours …. Ça va cailler au Portugal, côte atlantique, alors on prend la décision de rebrousser chemin, de traverser par l’Espagne au plus court. De passage de nouveau à Villa Real, un petit nettoyage de Woki s’impose : embruns + vent de sable + embruns = toile émeri sur la carrosserie.

On traverse de magnifiques paysages vallonnés, puis des vignes, puis de nouveau Peniscola (on adore toujours autant). Arrêt pour la nuit à La Jonquera, tout prêt de la frontière avec la France. 5°C dans Woki, -2,6°C dehors …. On va finir par regretter Dakhla !

A la frontière, on évite l’autoroute, mais on paye quand même 1 € pour 5Km (en catégorie 2). Bienvenue en France 🙁

En face de nous le pic du Canigou est enneigé et le massif des Albères dans la brume. Petites routes très belles jusqu’à Thuir, avec arrêt aux caves de Byrrh (vin du Roussillon + plantes + écorces de quinquina). Nous sommes obligés d’y goûter puisque c’est un « Vin tonique et hygiénique au quinquina » (pub début du siècle dernier)

Après un arrêt réconfortant et gastronomique chez nos amis, direction la maison … Voilà Woki est de nouveau chez lui le 3 janvier 2017 … mais en attendant de nouvelles aventures, il se les gèle ….. comme nous !!

Retour glacé … dur dur !!