Dimanche 24 juillet
Direction la douane Kazakhstan/Kirghizstan. La route est belle et les paysages magnifiques. De belles montagnes et quelques contrôles de police jalonnent cette route. Nous aurons fait 2 770 Km au Kazakhstan.
Nous abordons la douane à 18h55, il fait encore 33°C. Nous n’avons pas le document d’importation du véhicule au Kazakhstan mais celui de la Russie, Où est l’erreur ?? Nous sommes bons pour de nouveaux formulaires et un peu de stress.
Côté Kirghizstan nous passons très vite, peu de formalité, pas de cartes de migration à remplir, sauf un document pour Woki, et des sourires avec des «welcome». Il est 20h45, nous aurons mis moins de 2 heures. Extrêmement montagneux, le Kirghizstan, peuplé à l’origine par des populations nomades du nord-est de la Mongolie, a été incorporé à l’Empire russe en 1876.
En arrivant un peu avant la capitale, la circulation est déjà importante, je demande souvent notre route, notre carte n’est pas assez détaillée. Nous faisons donc une halte un peu avant le centre ville pour la nuit devant un petit atelier spécialisé dans les pneus. Il est ouvert 24/24. De ce fait il dort sur place et peut être dérangé à toute heure.

En pleine nuit des taxis passent pour vérifier la pression des pneus, des voitures pour changer une roue… et comme nous sommes à côté, nous nous réveillons autant de fois que lui ! Le « trou » dans le mur de son atelier sert à lui passer les pneus.

Bichkek

Lundi 25 juillet
Bichkek, capitale du Kirghizistan, a été fondé en 1878 comme forteresse russe. Elle s’est appelée longtemps « Frounzé« , en l’honneur du dirigeant soviétique Mikhaïl Frounzé. En kirghiz, un bichkek est une baratte utilisée pour préparer le Koumis (lait de jument fermenté) qui est la boisson nationale du Kirghizistan.
Lors des bouleversements politiques survenus à partir de la fin des années 1980 en Union soviétique, des élections libres furent organisées au Kirghizistan en 1991. Askar Akaïev a été élu au poste de président en octobre de la même année et Frounzé fut rebaptisé Bichkek en février 1991, son nom pré-soviétique.
Notre première visite à Bichkek est pour l’Ambassade de France. Bon accueil, quoique un verre d’eau ou une tasse de thé auraient été les bienvenus, et de nombreux renseignements sur la région, les démarches administratives (confirmation que l’OVIR n’existe plus ici), et une précieuse carte de la ville. Pour ceux qui voyagent, l’ambassade se trouve maintenant à Bokonnbayev.
Lambassade de Russie ne reçoit que mardi ou jeudi pour faire la demande de visa, alors nous repasserons demain à 14h00 et l’ambassade du Kazakhstan n’ouvre que le matin de 9h00 à 12h00, nous passerons aussi demain matin…
Demain journée visas. Nous avons décidé de ne pas aller au Tadjikistan (routes mauvaises, un visa supplémentaire, et une double entrée en Ouzbékistan) ni au Turkménistan, mais de repasser par la Russie et l’Ukraine. A suivre en fonction de nos visas.
Nous avons pris pension pour 4 jours à l’hôtel Alpinist qui nous correspond : on peut garer Woki dans la cour (pour 2 véhicules), les chambres sont climatisées et il y a des douches !! Avec la chaleur que nous avons eu ces derniers jours et des nuits peu reposantes, un break s’avère nécessaire. En plus il y a du Wi-Fi.. nous allons pouvoir mettre nos pages Internet à jour.

Mardi 26 juillet
C’est la course aux visas qui nous manquent pour être définitivement tranquilles jusqu’à la fin de notre voyage. 
9h00, ambassade du Kazakhstan – On rempli nos formulaires, il ne reste plus qu’à les payer, dans une banque en centre ville. Retour à l’ambassade pour déposer nos dossiers avec le reçu de la banque. Il est 11h00, nous sommes satisfaits de notre efficacité. Nous reviendrons chercher nos visas jeudi à 18h30. Coût 60 dollars pour nous deux.
Après déjeuner, on arrive à l’ambassade de Russie. Il y a déjà beaucoup de monde alors que l’ambassade n’est pas encore ouverte. Attente en plein soleil. Puis nous arrivons guichet N°1, en présentant les formulaires remplis de demandes de visas de tourisme. Mais pas de lettre d’invitation, pas de visa !! Pendant que je rempli un nouveau formulaire pour obtenir des visas de transit pour 10 jours, Patrick va faire des copies des visas ouzbèkes. On se représente même guichet, mais là notre interlocuteur, qui s’exprime dans un anglais difficile, nous explique qu’on a qu’à faire nos visas ailleurs à Almaty ou Astana ou Taschkent…. Et pourquoi pas ici, tout simplement !!
Comme j’insiste, il me demande la copie de mon visa du pays suivant la Russie. C’est l’Ukraine, et nous n’avons pas besoin de visas. Énervé, il nous tamponne un feuillet à présenter à la caisse pour régler nos visas… Mais il est 18h03 et la caisse ferme à 18h00. Nous sommes bons pour revenir payer demain matin à 10h00 …. GRRRR !!

Jeudi 28 et vendredi 29 juillet
Nous n’avons rendez-vous à l’ambassade de Russie qu’à 14h00. Nous en profitons pour visiter un peu plus Bichkek. C’est une capitale « verte » avec de nombreux parcs, dont le parc Dubovy et le grand parc Panfilov qui propose des attractions pour les enfants. Dans la plupart des rues il y a de véritables allées ombragées pour les piétons et des canaux d’irrigation parcourent la ville dans tous les sens. L’eau coule sans compter car elle provient des chaînes de montagnes au sud de la ville. A chaque coin de rue des petits vendeurs de fruits et de boissons fraiches sont les bienvenus ! C’est aussi une ville « jeune » de par sa population.

Le cœur de la capitale tourne autour de la grande place Ala-Too, anciennement appelée place Lénine, dont la statue y trônait, puis a été déplacée un peu plus loin au profit d’une statue incarnant la Liberté (Erkindik). Voici une des dernières photos de la statue Erkindik (ci-dessous) , en effet, ce jeudi, c’est son dernier jour sur la place. Le gouvernement Kirghize a annoncé officiellement le 25 juillet que cette vielle statue, érigée en 1999 et réputée ne pas porter chance au peuple Kirghiz au vu des derniers événements, sera remplacée par deux nouveaux monuments.
Vendredi, la statue Erkindik n’est plus, les travaux sont en place. « La décision d’édifier des monuments consacrés à Aikol Manas (Manas le Généreux) et à l’écrivain populaire Chingis Aitmatov, a été prise pour stimuler la conscience des citoyens kirghizes, spécialement chez les jeunes » (CentralAsiaNewswire)

Tous les jours les couleurs Kirghizes sont hissées et sont sous bonne garde. Sur la place, le musée historique de l’état. Au premier étage des fresques en 3D à la gloire de Lénine et de la révolution. Les plafonds sont magnifiquement peints. Au rez-de-chaussée, de nombreuses photos sur les derniers événements de juin 2010.
La révolution kirghize de 2010 désigne l’ensemble des évènements ayant entrainé la chute du président Kourmanbek Bakiev et de son gouvernement. Le mercredi 7 avril 2010, des milliers de manifestants descendent dans les rues et se battent contre les forces de l’ordre, qui finissent par perdre le contrôle. Les opposants investissent les bâtiments gouvernementaux, dont la Maison Blanche kirghize, le palais présidentiel du pays. Le parlement est également pris d’assaut.
Les affrontements avec les forces de l’ordre font entre 75 et 100 morts et un millier de blessés. Il aura fallu plus d’une semaine, pendant laquelle le pays fut dans la confusion, pour que Kourmanbek Bakiev démissionne. Actuellement un gouvernement provisoire dans l’attente des prochaines élections en Octobre prochain.
Dans la saga « Visas », nous récupérons rapidement nos visas de transit russes mais pas ceux pour le Kazakhstan… Nous devrons revenir vendredi à 18h30, et nous sommes revenus le lendemain les récupérer !! C’est normalement fini la course aux ambassades.  Par contre il nous faut maintenant trouver une liaison ferry entre l’Ukraine et la Turquie. Celle qui reliait les villes d’Odessa et Istanbul est fermée depuis juillet 2010, car non rentable… à suivre.  En attendant une pause au café Concord,

Canyon d’Ala-Archa

Mercredi 27 juillet
10h00, nous payons rapidement nos visas pour la Russie et nous avons donc la journée devant nous. Il fait chaud et nous décidons de partir pour le Canyon d’Ala-Archa  Au sud de Bichkek la chaîne des montagnes Tian Shan, avec des sommets qui culminent à plus de 4 800 m, est visible depuis la ville. Jandos, un jeune homme rencontré à Bichkek, nostalgique de « son » canyon le dessine de mémoire et nous l’offre.

L’Ala Archa National Park a été créé en 1976 et comprend la gorge de la rivière Ala-Archa. Il s’étend sur environ 200 kilomètres carrés. Le canyon se trouve dans un parc naturel, à environ 30Km de la capitale, que nous atteignons par une route en bon état. Nous grimpons jusqu’à l’Alpager à 2 110m. Nous apprécions la fraîcheur relative de cette gorge grandiose et de son torrent.

L’altitude passe d’environ 1 500 mètres à l’entrée du parc, avec un maximum de 4 895 mètres avec le Pic Semenova Tian-Shanski , le plus haut sommet de l’Ala-tau kirghize gamme des Tian Shan. La gorge est une vallée magnifiquement arboré, avec des cascades et de nombreuses sources.

Nous redescendons vers Bichkek et c’est un « choc thermique » qui nous y attend avec 35°C, il faisait si bon la haut !