Storforsen

Après une nuit tranquille au pied des brise-glaces de Luléa, faut dire qu’ils n’ont pas beaucoup d’activité l’été, on se dirige vers l’intérieur des terres, dans les environs d’Arvidsjaur, aux spectaculaires chutes d’eau de Storforsen, sur Piteälven (traduit pas rivière Pite, mais qui est en fait un fleuve). De même Storfosen vient du suédois : stor = grand et forsen = les rapides (donc les grands rapides).
Le cercle polaire arctique approche, ici commence le pays des Samis. Dès le parking on entend le grondement sourd des chutes. On est impatient de les voir.
La Suède compte quatre rivières nationales : les rivières Pite, Torne, Kalix et Vindel. Elles sont protégées contre un développement futur de l’énergie hydroélectrique. Toutefois, quatre barrages de régulation et une centrale hydroélectrique se trouvent le long de la rivière Pite.
On y est !! Magique, fabuleux, pas de mot assez riche pour décrire ce que l’on voit et ce que l’on entend

Les chutes de Storforsen sont les plus grands rapides de la région nordique avec un dénivelé de 82 mètres sur 5 km. Aux derniers 600 m des rapides, la rivière descend d’environ 50 mètres. Leur débit est impressionnant, plus de 250 m3/s en moyenne, mais pouvant aller jusqu’à 1000 m3/s en fonction de la saison et de la météo. Le bruit assourdissant qui en découle nous perturbe et nous sommes obligés de nous éloigner un peu pour faire notre vidéo.
Ce sont aussi les plus grandes cataractes naturelles d’Europe. Le site est bien aménagé, on peut approcher aux abords des cascades grâce à un chemin de bois, jusqu’à un belvédère.
Les suédois viennent souvent s’y ressourcer et même pique-niquer. Ils arrivent avec leur bois et leurs grillades car des emplacements, des « grill platz », sont prévus avec barbecue en fixe, bancs, tables. Du bois est aussi à disposition pour ceux qui l’auraient oublié. On quitte les chutes, rincés émotionnellement. En repartant de cet endroit hors du temps on fait le plein de gasoil dans l’unique pompe d’un tout petit village

Le cercle polaire arctique

On y est N 66°33’46’’ On vient de franchir le cercle polaire arctique. On mérite bien notre certificat de passage ! Le cercle polaire marque la frontière pour le soleil de minuit lors du solstice d’été. C’est une ligne fictive, qui se déplace en ce moment vers le nord de quelque 14,5 m par an. Il va accomplir un aller-retour de 180 Km en 40 000 ans. Le cercle polaire atteindra sa latitude la plus au nord en l’an 12 000, reviendra ici où nous sommes en l’an 22 000 pour finalement être plus au sud en l’an 32 000.

La région ici est plus sympa, plus diversifiée que sur la côte sud-est. On trouve de nouveaux panneaux, comme ceux des motoneiges et présence de la faune sauvage. Comme Le temps s’éclaircit, séance photo des trois membres de la Team Wokipi.

Vuollerim – Kuksacabin

Des instants de vie inoubliables… C’est ce qui nous attend. En 2018, sur le ferry Travemünde-Helsinki, nous avions rencontré Max, un Français, qui avait acheté une petite cabane pour en faire un refuge pour les amoureux de la nature, au nord de la Finlande. (notre rencontre)
Avant de partir pour notre voyage en Laponie, nous avons repris contact avec Max. Sa vie a un peu changé, il est maintenant installé en Suède, avec Sandra, à Vuollerim dans le comté du Norbotten, à quelques encablures du cercle polaire arctique, pour les trouver c’est ici : Kuksacabin. Pourquoi ce nom ? Une kuksa, c’est une tasse façonnée à la main à partir de bois traditionnel, comme la loupe de bouleau (excroissance du bouleau) et en respectant les traditions ancestrales du peuple Sami. Et cabin pour cabane… tout simplement.

Sandra et Max nous accueillent chez eux, dans leur petit chalet en bois dans la pure tradition du pays. Un accueil sincère et chaleureux. Nous arrivons dans l’après-midi, et embarquons pour un apéritif sur les bords du fleuve Luleälven, un des plus longs du pays et surtout un très bon spot. Dépaysement garanti ! Si vous souhaitez profiter d’un séjour vous permettant de vous initier à la vie dans le grand Nord … alors c’est la bonne adresse. Une coutume en Suède : une caravane dans chaque jardin, il parait d’ailleurs que la Suède est le pays en Europe où il y a le plus de caravanes par personne. Max et Sandra se sont mis aux coutumes suédoises avec une caravane dans leur jardin, où nous dinerons le soir. Exception pour le repas « fondue aux cèpes » en compagnie de Bettina, une voyageuse.

Le lendemain, temps un peu gris mais pas trop menaçant, alors ce sera journée canoë. Comment décrire une journée hors du temps ? On vous invite à faire cette super expérience. Max est très prévenant et nous conseille bien pour mener à bien notre aventure sur le fleuve.

Tout est embarqué à bord des canoës, repas, réchaud, boissons, Kuksa, café …. Avec en plus ce pique-nique 3 étoiles, concocté par le chef Sandra, sur un îlot rien que pour nous. Par contre il faut être prudent pour l’accostage, car il n’y a pas de ponton, juste se faufiler entre les rochers. On a bien fait de reprendre des forces …Retour un peu plus sportif, vent de face, vaguelettes sur le fleuve, la pluie qui arrive … Mais on y est arrivé !

Jokkmokk – le musée Ajtte

Le lendemain le temps est bouché, alors, direction la ville de Jokkmokk, juste au nord du cercle polaire arctique. Sápmi, le pays des Samis, s’étend sans limites sur le territoire de quatre nations, la Norvège, la Suède, la Findande et la Russie, englobant une vaste zone montagneuse et boisée, de toundra et de zones humides, au-delà du cercle polaire arctique.
Jokkmokk a toujours été un lieu de rencontre incontournable pour les Samis : les échanges commerciaux, les rassemblements, les festivals et les rencontres. C’est donc une évidence que le principal musée de la culture sami, le musée Ajtte, se soit installé dans cette vile. Nous visitions ce lieu incontournable pour mieux comprendre leur mode de vie.

Le musée est structuré comme un enclos à rennes, un long couloir nous entraine dans une salle ronde qui est le centre de l’exposition. De là, des ouvertures mènent à différentes expositions. On apprend l’histoire de Sápmi, de la terre et de ses habitants, de la vie et de la survie dans un climat et un environnement exigeants.
Une salle est consacrée au Duodje, l’artisanat sami, qui est basé sur les traditions et la pensée design des Samis, avec des motifs et des couleurs caractéristiques. Ailleurs on peut lire « Ici, nous chassons et pêchons depuis des milliers d’années, nous avons parcouru des sentiers sans fin et donné des noms aux sommets des montagnes et aux ruisseaux. Nous avons élevé nos enfants, chanté les louanges de la terre et apaisé les dieux pour une bonne chasse. Nous avons suivi les rennes, conduit nos troupeaux vers de meilleurs pâturages et veillé sur les nouveau-nés. »

Dans une des salles, de très belles sculptures sur bois, nous montrent les tâches quotidiennes telles que la chasse, la fabrication du fromage et la tonte. Il était important de pouvoir chasser et pêcher, ainsi que d’avoir des animaux domestiques qui donnaient du lait. La culture était plus inhabituelle.
Une autre salle est consacrée aux vêtements traditionnels. Il y a aussi des vitrines avec des mitaines tricotées, des sacs ceintures et des bonnets. Neuf régions sont représentées à travers 23 costumes sami différents. Ainsi, le vêtement que porte le Sami indique la région d’où il est originaire. Aujourd’hui, c’est avant tout une tenue de cérémonie qui est utilisée lors des baptêmes, mariages, confirmations, remises de diplômes et funérailles.

Bye bye la Suède

Nous n’avons pas croisé de camp sami, ni de Samis en costumes traditionnels. Ceux que nous avons croisés en ville se sont »modernisés » tout en conservant leurs traditions et nous ont permis d’en apprendre plus sur ce peuple autochtone.Il est temps pour nous de quitter la Laponie suédoise, qui restera graver très longtemps dans nos cœurs.

Sur la route qui nous mène vers la Finlande, un arrêt à un surplus militaire pour dépenser nos dernières couronnes suédoises. La déco extérieure est plus que surprenante, nous sommes accueilli par un E.T. bien sympa.
Un oubli … Pour ceux qui se rendent en Scandinavie, un bon plan contre les moustiques. Nous avons fait l’acquisition d’un Thermacell MR-300 appareil bien utile qui éloigne les moustiques. Utilisable de façon flexible à l’extérieur en tant qu’appareil portable, crée en peu de temps une zone de protection d’environ 20 m² contre les moustiques. Le principe de fonctionnement de cet appareil repose sur l’évaporation d’un agent actif, contenu dans les plaquettes bleues, réchauffement qui se fait grace à une petite cartouche de gaz, donc sans flammes nues et pas non plus d’odeurs désagréables. On l’a testé et approuvé !