Nijni-Novgorod

Jeudi 26 mai
Nous abordons Nijni Novgorod et cherchons à nous garer. Ici les Russes sont beaucoup plus sympas. Ils nous indiquent un « parking » ou passer la nuit. En fait il est situé sous un grand pont. On passe dans la journée à « Manger dans un bon restaurant » à la situation « dormir sous un pont » et encore en négociant avec le gardien.
Vendredi 27
Il fait 10°C dehors et 15°C dans le camion. Patrick sympathise avec le gardien, et avec Alexandre (photo ci-dessous). Ancien traducteur pour l’armée Russe, il parle un français très correct. Il nous explique qu’il travaille ici, mais qu’il a une petite maison plus dans la campagne loin de la pollution de la ville.
Nijni Novgorod a été rebaptisée Gorki, du nom de l’écrivain soviétique Maxime Gorki, pendant l’époque soviétique. A cette époque la ville était fermée aux étrangers car c’était une base militaire, qui fabriquait du matériel militaire, chars, fusées, sous-marins militaires qui remontaient ensuite la Volga.
Depuis la fin de l’ère soviétique, la ville est redevenue Nijni Novgorod. Merci Alexandre pour toutes ces informations, dans un français parfait, et dommage que notre route ne soit pas dans la direction de ta maison, nous t’aurions suivi bien volontiers. Avant de nous quitter, Patrick lui demande quelle époque il préférait. Alexandre esquive en nous disant que pendant l’ère soviétique quand si il achetait une paire de chaussettes à 20 roubles, un mois après elles étaient encore à 20 roubles. Aujourd’hui elles passent de 20 à 25 roubles en un mois, mais que son salaire n’augmente pas. Toutefois, il préfère encore la Russie actuelle, car il a plus de liberté.

Près du parking où nous avons passé la nuit, un grand concessionnaire Toyota, avec WiFi et liaison ftp… Nous en profitons pour lire nos mails, mettre ces pages en ligne et déjeuner. Dans la salle d’attente, un écran sur lequel les clients peuvent suivre la révision de leur véhicule !
Alexandre nous avait expliqué que les grosses conduites jaunes servaient à amener le gaz dans les maisons. L’hiver à Novgorod il fait jusqu’à -30°C ! Mais le ciel se couvre, les gros nuages noirs deviennent menaçants et nous terminons la route sous une grosse pluie. Julie, la patronne de l’hôtel de Vorotynskiy, nous permet de passer la nuit sur son parking.

A partir de maintenant, comme prévu, nous avons choisi de traiter une partie de l’eau avec un filtre Katadyn Combi Plus Filtre pour laver les légumes et les fruits faire la cuisine, se laver les dents et pour la boisson. Ce filtre est constitué d’une cartouche filtre céramique à imprégnation argent et d’un filtre charbon actif réduisant les substances chimiques. Il peut éliminer 99,9 % des bactéries, tout en réduisant les agents chimiques et les mauvaises odeurs. Tous les soirs nous remplirons notre gourde, prévue à cet effet, pour le lendemain. Il est possible de connecter le dispositif Katadyn directement sur le robinet d’eau. Mais nous n’avons pas assez de pression, et Patrick doit donc utiliser de l’huile de coude pour pomper et donc filtrer la quantité d’eau nécessaire pour notre utilisation quotidienne. J’en profite pour faire le bilan de la journée et mettre à jour nos dépenses.

Kazan, République du Tatarstan

A 720 km à l’est de Moscou, Kazan est un centre universitaire et industriel. Mais c’est également le centre religieux musulman de la Russie.
Samedi 28 mai
Nous reprenons la route sous la pluie. Il fait 10°C dehors et à peine 13°C dans Woki. La route est souvent en mauvais état, voire pire ! Et il reste encore beaucoup de Km à parcourir… Nous croissons souvent des petits vendeurs et des maisons ou motel aux toits bleus. Tous les jours il y a de nombreux contrôles de police, mais nous avons la chance d’y échapper. Nous approchons du poste de contrôle de cette République indépendante. Et nous avons droit à notre premier contrôle, mais tout se passe bien. Un policier très sympa vérifie nos passeports et nous souhaite bonne chance pour notre voyage. Merci !! Nous traversons la Volga… 

Kazan, patrie des Tatars de la Volga, un peuple Turc, est associée couramment aux Hordes de Gengis Khan. En effet, une confédération d’armées dirigées par ce chef de guerre mongol avait conquis presque toute l’Asie, donnant naissance à l’empire le plus étendu de l’histoire.
Souvent appelé Tatars par les Russes, ces envahisseurs étaient en fait des mongols, les véritables Tatars n’étant qu’une partie de ces armées. Les habitants du Tatarstan descendent en réalité des Bulgares des Balkans.
Le Kremlin est le plus beau que nous ayons vu. Il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2000. La cathédrale de l’Annonciation a été construite sur les ruines d’une mosquée. Mais elle est aujourd’hui dominée par l’immense mosquée Kul Sharif, achevée en 2005. Elle a pris le nom d’un Imam qui mourut en défendant la ville contre les troupes d’Ivan le Terrible en 1552. Cette mosquée est très impressionnante !
Une statue en bronze, juste devant l’entrée du Kremlin, représente un homme qui se libère de ses barbelés et rend hommage à Moussa Djalil, poète tatar exécuté par les nazis en 1944 à Berlin. Nous étions garé Place Maya, juste en face le Kremlin… Un grande place pour Woki, bien seul … On passe une partie de l’après-midi à flâner… et il est déjà 18h15 quand on quitte cette belle ville.

Comme souvent de très gros travaux en sortie de ville. Mais la route est ensuite globalement correcte. Ce qui nous permet de nous arrêter à Mamadys, ville bien entretenue, avec une grande rue piétonne. Mais comme c’est dimanche, il y a peu d’activité et les petits commerces sont fermés. Sur la route nous croisons Manfred et Loti, de Stuttgart. Ils font parti d’un groupe de 20 véhicules, traversent la Russie puis la Mongolie pour se rendre en Chine. Nous nous croiserons peut-être à Oulan-Bator. Il commence de nouveau à pleuvoir. Nous avons eu la chance de prendre de l’eau au sec !
Sur la photo, à côté de Patrick c’est une cabine de douche… Mais nous ferons notre toilette dans notre Toyota. Sur notre route, nous recentrons aussi un couple de Kazahks. Ils travaillent à Moscou et partent en congés 4 semaines au Kazahkstan, prés d’Astana ; Nous essayerons de nous rencontrer sur place.
Pause déjeuner à Menzelinsk (N 55°43’47’’ E 53°7’49.5’’) au bout de cette petite ville, près d’un lac. 21°C, le soleil arrive et le vent se lève, alors on sort les cerfs-volants. Une pause détente bienvenue.

Mais il faut repartir car la route est encore longue, pénible et il se remet à pleuvoir avec de l’orage. Le paysage change, la terre est très noire et accidentée. Il y a des champs de pompe à pétrole, des villages aux maisons très colorées, où le jaune et le bleu dominent. Maintenant les panneaux sont écrits dans un alphabet qui n’est pas du cyrillique… de plus en plus dur ! On remarque de plus en plus les canalisations d’arrivée de gaz. Sur la photo ci-dessus, un centre médical, avec gynéco et stomato… c’est facile, c’est écrit dessus.
Nous nous arrêtons a Ufa, sur un très grand parking, avec des véhicules de luxe). Et notre pauvre Woki lui est vraiment très sale.
Lundi 30 mai
13°C on part vers 9h00. Route très (très) mauvaise. Notre record 50km/h de moyenne. Nous ne sommes pas arrivés en Mongolie (nous devons y entrer avant le 23 juin). Le plein de gasoil devient difficile, il y a pourtant beaucoup de stations, mais il faut toujours payer à l’avance et surtout on ne voit plus du tout les caissières, retranchées derrière des glaces. Pas facile de communiquer !!

Le bitume colle aux roues, il ne fait que 24°C. On attaque l’Oural, on grimpe, les camions ont du mal à monter. Nous avons droit à un contrôle de la police, mais devant notre mauvais Russe, il abandonne.
On vient de prendre + 2heures, on passe de 12h00 à  14h00, c’était pourtant écrit dans les guides, mais on n’a pas fait attention. Halte déjeune dans un café sur le bord de la route, altitude 387 m. Rencontre avec Tatiana qui est Moscovite, et son mari, Alexandre, d’origine Kazakh. Ils partent avec leur petit garçon au Kazakhstan. On leur laisse nos coordonnées… qui sait.