Suwalki

Après la traversée de la Lituanie, nous voici en Pologne. Il y a bien longtemps que nous n’étions pas venus dans ce pays. De grands changements au niveau des infrastructures routières. La réglementation européenne a énoncé des normes strictes. La Banque européenne d’investissement (BEI) a souvent accordé des prêts pour cofinancer la construction de tronçons d’autoroutes. Notre vielle carte routière des années 1999 n’est plus vraiment à jour, et même si on a un GPS performant, on est toujours attaché à la carte papier. On fait donc un arrêt à Suwalki dans l’espoir d’en trouver une. En vain … mais cela nous aura permis de découvrir cette ville. De belles rues piétonnes, des parcs très bien entretenus, des poubelles pour un tri des déchets, une atmosphère particulière … mais pas de cartes !

Sochaczew

On se fie à notre flair … Direction Varsovie puis Sochaczew. Un musée du train attire notre attention : Stacja Muzeum Sochaczew. Dans une des salles, il y a une exposition permanente « L’histoire du chemin de fer à voie étroite de Sochaczew 1922-1984 ». Ce Musée ferroviaire à voie étroite est l’un des rares endroits en Europe qui rassemble la plus grande collection de ce type de matériel roulant. Nous n’avons pas payé l’entrée, sans le savoir, le mercredi c’est visite gratuite. Ce n’est pas plus mal car on est un peu déçu, je pense que l’on n’a pas tout maîtrisé des explications.

Jaworzyna – Muzeum Kolejnictwa na Śląsku

Mais on connait un meilleur endroit pour en savoir plus sur la vie du rail. En 1999 nous étions passés par hasard à Jaworzyna. Nous avions rencontré Zbigniew Gryzot, un ancien conducteur de locos et en charge de ce site.Nous arrivons dans la soirée. C’est notre premier bivouac au pied d’une vieille locomotive. Kipi vient de passer une nuit tranquille sous la protection de la « bête humaine » et des autres vieilles dames bienveillantes.

A l’entrée, nous expliquons notre rencontre avec Zbigniew. Incroyable, à 75 ans, il est maintenant en photo sur le billet d’entrée et sur les leaflets d’informations. Depuis notre rencontre, Zbigniew Gryzgot a gravit les échelons et est devenu le conservateur du musée.

Plutôt que mettre des pages de texte d’informations, Patrick a fait le schéma ci-dessus pour expliquer l’ensemble des infrastructures du Muzeum Kolejnictwa na ŚląskuMusée ferroviaire en Silésie.

Lorsque le chemin de fer à vapeur a pris fin, la société ferroviaire polonaise PKP a fermé le site dans les années 1990 et en a fait un musée en plein air jusqu’en 2001. Zbigniew était alors directeur de ce musée en plein air.
En 2004, la municipalité de Jaworzyna Śląska a repris le complexe ferroviaire historique pour le protéger de la dégradation et du pillage et l’a loué au Musée industriel et ferroviaire de Silésie. A cette époque, le matériel roulant était composé de 34 locomotives, 31 wagons et 8 machines-outils, dont beaucoup étaient dans un état désastreux. Il en va de même pour les bureaux et les ateliers. Une Fondation pour la protection du patrimoine industriel a été créée en 2007 pour protéger activement le patrimoine industriel de Basse et Haute Silésie.

Après de nombreuses années de rénovation et le soutien actif de nombreux passionnés du chemin de fer, le musée a pris une autre dimension. La collection actuelle est composée de véhicules ferroviaires à voie standard couvrant la période comprise entre les années 1890 et 1970, dont 40 locomotives à vapeur d’origine polonaise, allemande, anglaise et américaine, ainsi que des locomotives électriques et diesel, plus de 50 wagons et un ensemble de véhicules spéciaux.
Aujourd’hui, le Musée, crée dans le dépôt historique de 1908,  a pris sa place dans le site ferroviaire de plus de 2 hectares avec des infrastructures ferroviaires préservées, des bâtiments de dépôt et des installations techniques. On peut accéder à l’intérieur des wagons, on découvre un wagon blindé en béton armé.La collection couvre plus de 120 véhicules ferroviaires de 1880 aux années 1970. On ne regrette pas d’y être revenu ! On a même refait une photo identique à celle faite par Wadim en 2011, au Tatarstan – Russie (voir notre reportage). Identique … enfin presque, on a juste un peu plus d’expérience (joli terme pour dire qu’on a un peu vieilli).