Saveurs de l’Ile

Le marché de Saint-Paul a été notre premier marché. Beaucoup de produits locaux et artisanaux, d’épices, de fleurs … mais bondé de touristes au point d’avoir du mal à circuler dans les allées. A voir les étals, on comprend pourquoi l’Ile de la Réunion est surnommée l’île aux épices. On y trouve du curcuma ou « safran péi » , des baies, du massalé (mélange en tamoul : masâlèï) , des piments ….

Novembre n’est pas encore la pleine saison de tous les fruits que l’on peut trouver ici. Mais on se régale avec les ananas Victoria, les petites bananes figues au goût très sucré. Il commence à y avoir des letchis, mais encore un peu cher. Nous découvrons la saveur du combava, petit citron vert tout fripé, qui fait merveille dans les sauces pour poissons.

La cuisine traditionnelle réunionnaise ressemble à sa population. Elle est métissée avec des origines française, indienne, malgache, arabe et créole. Mais la base de la cuisine reste le riz. C’est l’aliment phare de la gastronomie créole (55 kilos par an). Les réunionnais avec qui nous avons sympathisé en consomme au moins deux fois par jour. Avec le riz, on sert presque toujours des grains, comme des haricots rouges ou blancs, des pois du Cap, des pois cassés ou des lentilles de Cilaos.

Pour accompagner le riz et les grains, des caris, des rougails ou des civets. Durant notre séjour nous avons pu déguster des rougails saucisses, du civet de zourite (poulpe), des caris de poulets, porc et camaron (grosses crevettes).

Le rougail est l’accompagnement des plats qui portent son nom. C’est un mélange d’épices, de tomates en petits dés, gingembre, oignons, piments, etc… Attention il peut parfois être très épicés, et à doser avec prudence pour les Zoreilles que nous sommes.

Mais pour bien commencer le repas … Apéritif ! Ici pas de pastis, ni de pommeau mais un rhum bien local et populaire : le Rhum Charrette. Son taux d’alcool est de 49°. Il est plus souvent consommé blanc qu’arrangé. Le rhum arrangé est celui que l’on trouve avec un mélange de feuilles et/ou fruits. Attention avec son goût parfois fruité, il reste un alcool fort et peut vite nous monter à la tête (nous en avons fait l’expérience dès le premier jour). Le moment de l’apéritif permet aussi de déguster des samoussas, des bonbons-piments, des bouchons

Puisqu’on parle boisson, une autre incontournable de l’Ile : une bière blonde, la bière Bourbon. Mais ici on l’appelle la Dodo, en référence à un oiseau aujourd’hui disparu, et originaire de l’archipel des Mascareignes (à l’est de Madagascar). Les Brasseries Bourbon (Heineken), que l’on peut visiter à Saint-Denis, avaient bien essayé de lui rendre son nom d’origine, mais rien n’y fait. Le nom Dodo est bien ancré, alors ils ont décidé de communiquer sur ce nom officieux et de valoriser au maximum le profil sympathique du gros oiseau qui figure sur l’étiquette. Nous avons quand même bu un peu d’eau durant notre séjour : de la Cilaos gazeuse et de l’eau plate de Mafate.

Nous avons testé quelques restaurants. Il y a les incontournables camions-bars sur le Barachois, qui signifie « petit port », à Saint-Denis. On peut y manger des samousas, des bouchons … le tout avec un verre de Dodo, évidemment.

Nos 4 coups de cœur que nous souhaitons partager :

Chez Doudou, sur les hauteurs de Saint-Paul, en se dirigeant vers Maïdo. On a réservé en en montant vers le piton Maïdo. Une bonne idée, car au retour c’était complet. Cuisine traditionnelle qui remet au goût du jour les « produits lontan » (produits anciens). En plus de bien manger, une très bonne ambiance : punch avec beignets de courgettes en apéritif, buffet à volonté, dessert, café et rhum arrangé au chocolat pour nous !

– Restaurant La-Bas Ter la , dans une petite rue de Saint-Paul. On y est retourné deux fois. Très bon accueil. Enfin un petit restaurant qui propose autre chose que du rougail ! Plats qui utilisent des produits soit bio soit de l’agriculture raisonnée. Très bonne viande, associée à des plats péruviens (lomo saltado), indiens … Des desserts maison à se lécher les babines !!

– Restaurant Vapiano, à Saint-Denis. Ici c’est le royaume des pâtes fraîches et des pizzas cuisinées devant nous. Plein de petites salles. Il faut aller directement commander son plat au cuisinier. Nous avons pris des linguinis à la Thaï avec des crevettes (excellent). Cadre sympa et concept original mais peut ne pas plaire à tout le monde.

Restaurant Velli, à Saint André, avec une terrasse idyllique à l’arrière. Nous avons goûté un espadon sauce combava (rien que de l’écrire, j’en salive !) et un civet de zourite. Quant au café gourmand … il a été très gourmand.

Il y a aussi des marchés non alimentaires. Le grand marché, ou marché Malgache de Saint Denis. On y trouve de très belles nappes des objets en bois et métal. On s’est fait quelques petits cadeaux. Il faut faire aussi un détour au « petit marché » couvert. En plus des fruits et légumes et des fleurs, il y a de l’artisanat et des objets de la vie courante (marmites, des paniers, etc…). A Saint-Paul nous avons été conquis par un très beau magasin de pèche, avec tout le matériel pour la pèche au gros.