Le Piton de la fournaise

Côte Sud, on quitte Saint-Pierre direction Le Tampon. Cette commune du Parc National de la Réunion s’étend en autant de quartiers que de kilomètres qui la séparent de l’Océan. Ainsi le 12ème, 14ème, 17ème, … sont à la fois des quartiers et le nombre de Km depuis l’Océan. Une autre particularité, elle s’étale de 400m à 2000 m d’altitude. Autant vous dire que nous avons eu beaucoup de virages pour affronter ce dénivelé.

Au nord de la ville, la Plaine des Cafres, qui doit son nom aux esclaves noirs qui s’y étaient cachés. En continuant toujours sur la RN3, nous arrivons à Bourg-Murat. L’entrée du village indique qu’il est labellisé « Village Créole ». On s’arrête à la Cité du Volcan. Musée très moderne crée en 1992 et consacré à l’histoire du Piton de la Fournaise. Très instructif avant de continuer notre route vers le volcan.

Après le village de Bourg Murat, la route forestière du volcan nous conduit au « Nez de Boeuf« . Nous sommes à 2065m. Depuis l’aire de stationnement on peut admirer la Rivière des Remparts, encadrée par de hautes falaises.

Nous avons croisé une coopérative laitière, Sica-lait, qui regroupe près de 80 fermes laitières. Sur la route du Volcan, un petit air « made in Normandie » avec quelques vaches avant d’entamer un paysage de lande et de basalte. 8Km après le Nez de Bœuf, un belvédère en bois surplombe le cratère Commerson : impressionnant avec ses 200 m de diamètre et surtout ses 235m de profondeur. Ce cratère est apparu lors d’une éruption d’une intensité exceptionnelle. C’est l’un des plus impressionnants de l’île. Personne sujette au vertige…. faites un effort ça vaut le coup d’œil.

Nous continuons à monter jusqu’à 2260 mètres. Ici c’est un endroit surprenant, magique, immense … comment décrire la Plaine des Sables. C’est une vaste étendue aux tons rouges et bruns, on pourrait se croire sur une autre planète. En face ce décor lunaire, une piste mène vers le Pas de Bellecombe et le Piton de la Fournaise.
A nos pieds une végétation clairsemée qui survit dans ce décor un peu hostile. On y trouve des Myosotis de Bourbon, des arbrisseaux, des Branles Verts (arbuste à feuilles persistantes en photo), des petites fleurs jaunes et blanches et des pâquerettes !

Nous reprenons la route en direction de Sainte Rose. De Saint Philippe au Piton Sainte Rose nous traversons la route des coulées. Elle est régulièrement entrecoupée par les coulées de lave de 2002 – 2004 – 2007 (que l’on dit l’éruption du siècle car l’île a gagné 30 ha sur la mer et 2 nouvelles « plages » sont nées) et les plus vieilles de 1943 – 1961 et 1986. Du coup on s’arrête souvent pour prendre quelques photos et voir comment sur les coulées de lave la végétation renaît progressivement. Ce sont les lichens blanchâtres qui s’implantent en premier, donnant, par endroits aux versants, une couleur claire. Puis d’autres espèces végétales poussent dans les anfractuosités des sols fertiles : des fougères, des arbustes et, progressivement, la forêt qui reprend ses droits. Tout le long de notre route, en paysage de fond, le Piton de la Fournaise un peu dans les nuages.

En continuant vers Sainte Rose, on fait une halte au pont de la Rivière de l’Est, réputée comme l’une des plus dangereuse de l’Ile. Mais à sec, en cette saison, on a du mal à y croire. Ce pont suspendu construit en 1894, long de 152m et en service jusqu’en 1972, est aujourd’hui accessible uniquement aux piétons.

Au Piton Sainte Rose, Notre Dame des Laves. Elle a ainsi été renommée car elle a été épargnée par la coulée de 1977 qui a traversé le village, en détruisant de nombreuses maisons.