Jeudi 25 janvier 2018 : 4 touristes espagnols ont été victimes d’une attaque en Casamance.

A Madrid, le ministère espagnol des Affaires étrangères a confirmé à l’AFP qu’il s’était bien passé « quelque chose », mais a refusé de donner le moindre détail. « Ce que nous confirmons est qu’il s’est passé quelque chose qui a affecté quatre citoyens espagnols (…). Le consulat général de Dakar est en contact avec ces citoyens espagnols pour leur offrir l’assistance consulaire dont ils ont besoin », a expliqué un porte-parole.

Ce que l’on sait par l’Agence de Presse Sénégalaise APS (officielle) et de l’interview du maire de Kafountine :

Il s’agit de quatre touristes espagnols, un homme et trois femmes. Ils se trouvaient à bord d’un véhicule « sept places », conduit par un chauffeur sénégalais, généralement utilisé comme transport en commun bon marché, lorsqu’ils ont été agressés par des « éléments armés » à quelque 60 km au nord-ouest de Ziguinchor, la plus grande ville de cette région touristique et agricole.

Enlevés en début d’après-midi entre le village de Karong et de Kataba 2, dans la commune de Diouloulou (Bignona, sud) ils ont été dépouillés de leur argent : « Les hommes armés ont remporté 4 400 euros et plus de 315 000 FCFA avant de s’évaporer dans la brousse », a indiqué le commandant de la brigade de Diouloulou.

Selon le maire de Kafountine, Victor Fansou Diatta,  ces touristes venaient de Cap-Skirring : « Je mettais renseigner à l’hôtel où ils logeaient pour m’enquérir de la situation. D’après les informations que j’ai reçues, il s’agit d’un couple et deux femmes. Mais, ils reconnaissent que ce ne sont pas des bandits professionnels, mais quelques bandits qui cherchent de l’argent, avec une cartouche et des machettes. Ils sont un peu traumatisés »

Un autre source, que nous n’avons pas pu identifier, précise : « Les trois femmes ont été entraînées dans la forêt, où elles ont été violées, puis libérées. L’une des femmes a été admise dans un établissement de soins à Kaffountine. » Un dispositif de la gendarmerie nationale est en train de mener des patrouilles dans la zone pour trouver les auteurs de ce braquage.

Cette attaque a lieu trois semaines après le massacre, dans la même zone, de 14 personnes parties chercher du bois dans la forêt de Boffa Bayotte. Ils avaient été rassemblés puis tués froidement par des hommes armés le 6 janvier. Depuis, l’armée a multiplié les opérations de ratissage dans les forêts des alentours, où se pratique la coupe illicite de bois précieux comme le teck et où des bandes concurrentes s’affrontent pour conserver le pillage de la ressource en bois au détriment du devenir de la Casamance.

Cette région de Casamance, la zone la plus touristique du pays, est le théâtre d’une rébellion armée depuis 1982, naissance de la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Et malgré une période de calme relatif, des attaques armées surviennent de temps en temps.

Le gouvernement et les médias accusent le MFDC de la tragédie de Boffa. De son côté, le MFDC demande aux autorités sénégalaises, d’orienter leurs enquêtes vers le gouverneur de la région de Ziguinchor, le chef du service régional des eaux et foret, le commandant de la légion gendarmerie sud et le procureur de la république en poste à Ziguinchor,les accusant d’être à la tête d’un vaste réseau de coupe clandestine et de vente illicite du bois de tek en provenance de la forêt du Bayotte.

Ce qui est sûr; c’est qu’en Casamance, la forêt est pillée par des multinationales qui mettent carrément en danger l’environnement, notamment avec l’exploitation du minerai zircon.

Après le massacre de Boffa, le site France Diplomatie  « Conseil aux Voyageurs » a mis en zone déconseillée une partie de cette région : « Les graves événements du 6 janvier ayant entraîné la mort de 13 Sénégalais rappellent la nécessité de suivre strictement les conseils de la rubrique Sécurité concernant les zones orange de la carte. Une opération militaire est en préparation et pourrait durer quelques jours. Par conséquent, il est formellement déconseillé de se rendre dans la zone au sud de Ziguinchor, y compris sur la RN 4 bis qui mène à la Guinée Bissao, jusqu’à nouvel ordre. »

Toutefois, quelques jours après l’agression des touristes Espagnols, il n’y a aucune info dans les « Conseils aux Voyageurs »

D’après plusieurs sources de la Rfi, seize personnes ont été arrêtées, le 14 janvier, lors d’une opération de bouclage de l’armée sénégalaise dans le village de Toubacouta, à 8 km de Ziguinchor, près de la zone de la tuerie.