Métro dans le monde

1814 : point de départ de l’histoire de la construction du métro dans le monde. C’est en observant comment un mollusque marin arrivait à forer des trous dans une épave que l’ingénieur britannique, Mark Brunel, a eu une brillante idée : concevoir une copie mécanique d’un tel ver pour percer des tunnels avec des garnitures de tubes préfabriquées disposées en spirale. Il déposa son brevet en 1818. C’était le prototype de futurs boucliers mécanisés. En 1846, c’est un autre Anglais, Charles Pearson, qui a présenté un projet de métro à la Commission royale des chemins de fer métropolitains. Et en 1863, soit 17 ans plus tard, lancement de la première section du métro londonien de 6.5 km entre Paddington et Farringdon street. 1900 : première ligne de métro électrifiée construite à Paris.

En Russie

1912 : en Russie, la Douma prévoit un projet de construction de trois lignes de métro à Moscou. Les taxis ont le principal mode de transport à Moscou, mais ils ne suffisent plus face à l’augmentation de la population. Les lignes de métro sont supposées être reliées aux lignes de la jonction ferroviaire de Moscou. Mais la Première Guerre Mondiale met un terme à ces projets.
1918 : le gouvernement déménage de Petrograd (St Petersbourg) à Moscou, qui redevint la capitale de la Russie.
1922 : Moscou grandit rapidement et la construction d’un métro devient urgente. Un projet prévoit de relier les sept districts de Moscou par des lignes radiales et circulaires. Cependant, les difficultés économiques, l’insuffisance des capacités de la base industrielle et le manque de personnel qualifié empêchent le démarrage de cette construction.

1931 : le Comité central du Parti Communiste examine la situation critique avec le trafic de passagers et décide de « commencer immédiatement les travaux préparatoires à la construction du métro à Moscou comme le principal moyen de résoudre le problème du trafic humain rapide et pas cher ». L’étude de travaux souterrains avec exploration géologique démarre. et en 1932, le gouvernement approuve le schéma des lignes prioritaires.

1933 : Les commissaires du peuple de l’URSS approuvèrent un programme de 10 lignes, soit 80 km. Les travaux peuvent débuter. Le nombre de travailleurs est de 36 000. Pour atteindre dès 1934, 75 000 personnes travaillent sur le métro dont 4 300 ingénieurs et techniciens.

Un groupe d’architectes du « Metroproject » a travaillé sur la conception des stations de Métro. L’un d’eux raconte :

Le 1er mars 1934, nous avons reçu un appel téléphonique : « – Chers amis, nous devons réaliser le métro. . Quel terme ?  . 25 jours.   . Quelle station?  Vous, camarade Kolly, Kirov. Pour toi, camarade … tel ou tel.  . Quel type de station devrais-je faire ? . Une belle gare.
Et c’est tout ! Nous n’avons reçu aucune instruction autre que celle-ci, aucune explication. On nous a donné des matériaux et nous avons commencé à travailler. Exactement en vingt-cinq jours, le 25 mars 1934, tous les projets ont été présentés.

15 mai 1935 : ouverture aux passagers de la première ligne de métro « Sokolniki » – « Park Kultury ». Elle a une longueur de 11,2 km et compte 13 stations. Puis l’extension de la ligne et de nouvelles lignes voient le jour, avec près de 49 km de lignes.

En 1935, une vingtaine de systèmes de métro fonctionnaient dans les villes du monde. Outre l’Europe et l’Amérique du Nord, le métro est apparu en Amérique latine (Buenos Aires, 1911) et en Asie (Tokyo, 1925).

Ci-après un extrait du compte-rendu du premier responsable de Metrostroy (compagnie de construction du métro) :

Le métro de Moscou présente de nombreux avantages par rapport aux autres. Tout d’abord, il diffère nettement dans la conception architecturale de ses stations et de ses couloirs, chaque station ayant une conception individuelle.
À l’étranger, cette question a été abordée différemment. À New York, à Londres et à Paris, les stations de métro n’ont presque pas de finitions architecturales, toutes classiques, déplaisantes dans leur monotonie. Les structures d’ingénierie sont laissées sans conception architecturale et ne sont recouvertes que de tuiles vitrées monotones. Dans le métro de New York, les structures métalliques des colonnes des gares n’ont aucun revêtement. Ils considèrent le métro comme purement utilitaire et sous-estiment complètement le côté esthétique.

Une grande attention est accordée à l’éclairage. La norme d’éclairage moyenne est de 50 lux et certaines stations ont un éclairage pouvant atteindre 100 lux (l’éclairage des stations de métro à l’étranger est d’environ 25 lux).
Chaque station a sa propre conception architecturale : les stations sont décorées avec une large application de marbres polis et de granits (pour les colonnes de façade, les pilastres et autres éléments architecturaux responsables). Les tunnels d’escaliers sont situés à un angle de 30 ° par rapport à l’horizon. Les constructeurs n’avaient pas l’expérience de la construction de métro, n’avaient pas de personnel expérimenté compétent, ne disposaient pas des mécanismes nécessaires. Mais une grande aide et attention a été accordée à la construction personnelle du camarade Staline, du comité central du parti et du gouvernement.
1938, le métro de Moscou transportait 719 000 personne par jour

Le 15 octobre 1941, Lazare Kaganovich, (membre du Bureau Politique) reçoit l’ordre de fermer le métro de Moscou dans les 3 heures pour préparer sa destruction (nous sommes en plein dans la bataille de Moscou). Le métro devait être détruit et les wagons et équipements restants devaient être évacués. Le matin du 16 octobre 1941, le métro n’a pas été ouvert pour la première fois. C’était le seul jour de l’histoire du métro de Moscou où il n’a pas fonctionné. En soirée, l’ordre de détruire le métro a été annulé.

Pendant la grande guerre patriotique (41-45) le métro a été utilisé comme abri anti-aérien. Lors des raids aériens dans le métro, 217 enfants sont nés. Les projets de construction de la troisième étape du métro de Moscou se sont poursuivis pendant cette période.

Après la Seconde Guerre Mondiale, construction de la quatrième ligne de métro : la ligne Circulaire. Pendant la guerre froide, des stations en profondeur devaient servir d’abris anti-bombes en cas de guerre nucléaire. Puis encore des lignes … encore des extensions ….

Au milieu des années 1990, de nouveaux projets pour le développement du transport à grande vitesse sont apparus: métro léger, monorail, mini-métro et système de transport à grande vitesse. En décembre 2009, pour la première fois dans l’histoire, l’une des lignes du métro de Moscou dépasse les frontières administratives de Moscou.

2018 : Le métro dispose de 14 lignes, 216 stations (dont 44 reconnues comme objets du patrimoine culturel) et sa longueur est de 365 kilomètres.au cours du premier semestre de cette année. Huit nouvelles stations ont été lancées cette année dans le métro de Moscou. À la fin de 2018, il est prévu de construire 17 stations supplémentaires. Pour la Coupe du Monde 2018 (foot), les guichets de métro dans lesquels travaillent des employés anglophones sont marqués avec des autocollants spéciaux. Tout ce que qui a été acquis pendant le Championnat du Monde restera opérationnel comme la navigation et la duplication des stations en anglais.

Une nouvelle ligne avec huit stations, la N° 15, sera lancée en 2019. Il y a eu consultation des citoyens : la couleur ce cette ligne, Nekrasovskaya, sera rose. Ici : toutes les infos pratiques pour prendre le métro.

En 2021, selon les plans du gouvernement de Moscou, 36 autres stations devraient être construites et la longueur des lignes devrait augmenter de plus de 70 km, avec un objectif de 41 stations de métro et 99 km de lignes supplémentaires d’ici 2023.

Avec une priorité, celle de la « Большая кольцевая линия » , la grande ligne circulaire. Ce sera la plus longue ligne de métro du monde, avec une longueur de 70 km pour abriter 31 stations. Avec le lancement de ce deuxième anneau, les déplacements des Moscovites seront plus rapides, on estime qu’environ un million de personnes par jour utiliseront ce nouvel anneau.

Crédit photos : kommersant.ru