Notre première participation aux RICV (Rencontres Internationales de Cerfs-Volants) de Berck sur mer remonte à 1995. Toutefois, ces dernières années nous n’étions pas présents pour cause de voyage. Et après deux années de rencontres annulées (cause pandémie), c’est avec plaisir et excitation que nous prenons la route pour retrouver nos amis, la plage de sable fin (pour déposer nos sacs de cerfs-volants) et le ciel berckois (pour les faire voler), du 23 avril au 1er mai 2022.
C’est aussi l’occasion de participer à la nouvelle organisation de ces rencontres avec la ville de Berck la team R-Sky, Sylvie Salomon et Roger Tessa-Gambassi, le Directeur Artistique et Sportif de l’événement.
Nous avons eu toute la semaine un temps frisquet (7°C le matin) avec un beau soleil l’après-midi. Un vent soutenu, par moment des rafales. Mais le public a toujours été au rendez-vous, avec une fréquentation record de plus de 800 000 personnes.

Invité d’honneur : Le Guatemala.

Cette année ce sont les Barriletes Gigantes de Sumpango (les cerfs-volants géants) qui sont les invités d’honneur. Ils ont été assemblés ici pour prendre leur envol. Nous faisons la connaissance de Julio, président de l’Asociación Barriletes Hijos del Viento. Il est accompagné de Mario, Victor, Román et Oscar.
Ils ont amené plusieurs toiles en papier, de différentes tailles. Les motifs racontent des scènes de vie. Par contre ils n’ont pas pu importer la structure, normalement faite de bambou local (le cana). Elle est assemblée avec du chanvre ou du fil de fer, de façon à atteindre la forme polygonale traditionnelle. Les barriletes de Berck pèsent de 80 à plus de 100 Kg en fonction de leur taille. Il faut donc un bon vent pour les faire décoller. La queue, aussi appelée « Patzunga » équilibre le cerf-volant, l’empêchant de s’en aller de côté pendant qu’il s’élève dans les airs. Elle est constituée des chutes de tissu.

D’après une légende traditionnelle, il y a très longtemps, le cimetière de Sumpango (Guatemala) était envahi, le jour des morts, par des esprits malins qui venaient molester les bonnes âmes des défunts. Aujourd’hui, les barriletes symbolisent des fenêtres destinées à communiquer avec les morts, chaque année, le jour de la Toussaint. Pour les habitants de Sumpango, d’origine Maya, la fête des morts est devenue aussi l’occasion d’afficher sur leurs cerfs-volants, leur volonté de défendre les valeurs de leur Culture.

Les pilotables

Comme nous sommes arrivés le lundi, nous n’avons pas pu assister à la Coupe des Champions, qui s’est déroulée le samedi 23 et dimanche 24. Cette nouvelle formule de compétition de pilotables a vu s’affronter 10 cerfs-volistes chevronnés, en deux manches. C’est Valentin Martinet, un berckois, qui a remporté cette première édition, suivi de Laurent Marcy et Richard Debray.

Sur ce même terrain, en « invités surprise », le clan Gwenn Ha Du a fait un ballet improvisé de Nasa Wing. Ce sont des voiles, sans structure, qui apportent beaucoup de pression et de traction. Après leur démo sur le terrain, ils ont proposé de l’initiation à cette pratique.
Tous les jours lors de la clôture des démonstrations sur le terrain central, nous nous sommes régalés avec le spectacle des Megateams.

Les grosses structures

De part et d’autre du terrain central, de beaux espaces pour faire voler les grosses structures. Il y a deux types de gros cerfs-volants. Ceux qui volent seuls, et ceux qui ont besoin d’un cerf-volant porteur, souvent un flowform. Dans ce cas il s’agit plutôt de structure gonflable.
Parmi les cerfs-volants, on a pu voir le cerf-volant historique, un Saconney, de nos amis Christian  et Steffi Kolz de Hambourg. Les découvrir grâce à leur site Historical and Art Kites (KolzArt Kites). Ils ont en plus de leur Saconney de très beaux cerfs-volants.

Jean-Paul Maurin nous explique la création et la fabrication de la réplique du vaisseau Odysseus d’Ulysse 31. Pour réaliser ce cerf-volant de 8 mètres de diamètre il a fait une maquette au 1/10° pour étudier le vol et aussi le bridage. Ce type de cerf-volant unique représente des heures et des heures de couture. Nous faisons connaissance du Thaitan Kite Team, tout droit venu de Thaïlande avec de très gros cerfs-volants. Ils sont voisins de cabane de plage avec nos amis Claude et Bernadette, et Jean-Michel. Leur cabane est remplie de très belles créations.

A ces magnifiques cerf-volants se mêlent des animaux marins, les pieuvres, les baleines, les homards, qui envahissent le ciel. Sans oublier les ours, les dragons les chats, …

Spectacle gratuit pour les milliers de spectateurs qui ont les yeux rivés vers le ciel berckois.

KAP – Photographies aériennes par cerf-volant.

Cette pratique n’est pas récente. En effet, en 1888, un français, Arthur Batut, a réalisé la 1ère photographie aérienne avec un cerf-volant. Pour en savoir plus sur l’histoire de cette pratique, voir sur notre site kite history

Vu les conditions de vent, assez fort, nous sortons notre petit flowform. Patrick teste pour la première fois un nouveau système de prises de vue, à partir d’un ancien Smartphone et d’une application « Timer » qui permet de choisir le nombre de prises de vue et la séquence de déclenchement. Nous avons pris des clichés au dessus des jardins éoliens, et au niveau des grosses structures.
Durant les RICV, il y a eu un concours de KAP. Les clichés ont été exposés dans le stand dédié à la photographie aérienne, et c’est le public qui a voté pour élire la photo de son choix.
Nous avons aussi fait voler notre Cormoran noir, de 6 m d’envergure. Mais il y avait un peu trop de vent pour lui.

Vue d’en Haut

Pour rester toujours dans le domaine du KAP (Kite Aerial Picture) voici une animation qui fait participer le public. C’est Alban, « Garder le KAP », qui en est le maître d’œuvre. Tous les jours un nouveau message éphémère est décidé, tracé sur le sable par Alban, comme celui pour remercier les sauveteurs en mer « 1000 bisous pour la SNSM ». Sous sa direction, le public et les écoles s’installent sur le sable pour former une fresque humaine. Depuis le sol on ne distingue rien, mais la figure est immortalisée par une photo aérienne par cerf-volant.

Alban pose son appareil photo dans une nacelle des plus rudimentaires, une bouteille en plastique, sans retour vidéo. D’autres aérophotographes utilisent des nacelles radiocommandées et/ou des retours vidéo. Ici, le thème : L’amour du Cerf-Volant. La photo aérienne par cerf-volant est celle de Philippe Julien.

Jardins Eoliens

Comme dans presque tous les festivals de cerfs-volants, nous retrouvons nos amis les jardiniers du vent. Une nouvelle organisation imaginée par Roger (R-Sky), en forme de camembert, pour l’installation de ces jardins éolien, permet plus de fluidité pour le public toujours de plus en plus nombreux. Un des espaces n’est pas fermé au public, ce dernier est même encouragé à découvrir la dernière création de Bruno : une tour à 24 cordes, qui jouent avec le vent, dans laquelle les curieux peuvent se glisser pour entendre le son du vent.

Nos soirées

Nous organisons nos soirées entre repas dans Kipi, notre sprinter, diner avec les copains (merci Claude et Bernadette pour avoir pensé à nous) et de vielles connaissances, comme Jean-Michel. Sur notre camp de base, le parking des camping-cars cervolistes, nous avons aussi une soirée apéro avec le Clan Gwenn Ha Du. Un apéro qui va évoluer en croque-monsieur party (45 seront cuisinés et dégustés) puis en projection photo et finir en soirée Karaoké. Merci de votre accueil, une excellente soirée !

Le final

Nous sommes déjà le dernier samedi, les RICV se terminent demain. En attendant une soirée festive et magique se prépare. A 21h00, le défilé de bannières commence sa déambulation. Une grande parade animée en début de cortège par le dynamique groupe « Batukada KAK40», de la délégation du Guatemala, suivi d’un gros dragon, et l’arrière du cortège, un monde imaginaire peuplé de personnages déjantés, d’oiseaux précieux, par la compagnie « Remue Ménage ». Étant au début du défilé, nous n’avons pas de photos de cette dernière.  Après 1 heure de déambulation en ville, nous arrivons sur la plage. Les cerfs-volistes et jardiniers du vent sont remerciés.

Puis c’est le spectacle pyrotechnique. Pendant une vingtaine de minutes, les quatre points de tir entre la place de l’Entonnoir et la piscine embrasent le ciel de Berck. La foule, impressionnante, applaudit chaudement la fin du feu d’artifice. Nous nous retrouvons pour une dernière bière sous le barnum principal.

Clip Vidéo de la parade

Un grand merci à la ville de Berck, aux nouveaux organisateurs et aux petites mains de l’ombre, qui ont nettoyé, entretenu les rues, redressé les cabanes de plage, déséquilibrées dans la journée par un vent du nord qui a soufflé assez fort. Nous attendons 2023 avec impatience !


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