La bataille de Normandie

En cette période de commémoration du Débarquement des alliés en Normandie, je me souviens des récits de mon père. Pour fuir les bombardements de plus en plus nombreux dans le bocage normand et alors âgé de 13 ans, il a dû prendre la route de l’exode avec son frère et sa mère, (ma grand-mère Victoria). Ils sont partis de Viessoix (ils habitaient près de la gare) vers Falaise. Falaise où a eu lieu la dernière opération de la bataille de Normandie, connue sous le nom de « Poche de Falaise ».

Mais revenons au début de la Bataille de Normandie, le 6 juin 1944 (le Jour-J ou D-Day) ayant pour nom de code : opération Neptune. (crédit photo ci-dessus : Operations Greenwood and Pomegranate Normandy July 1944 EN.svg / complétée par Patrick)
Bombardements aériens puis navals vers les défenses allemandes devant les plages du débarquement puis assaut sur les cinq plages de la côte normande : Utah Beach, Omaha Beach et la pointe du Hoc par les Américains / Gold Beach par les Britanniques / Juno Beach par les Canadiens / Sword Beach par les Britanniques avec les Français libres des commandos Kieffer.
78 ans plus tard, l’heure est au souvenir.

Nous commençons notre balade au musée d’Utah Beach, construit à l’endroit même où les troupes ont débarqué. Un film documentaire « la plage de la victoire » nous plonge dans l’histoire du débarquement. Complété par de nombreux objets, véhicules, matériels et témoignages et surtout  un authentique bombardier B26. Plus de 23 000 soldats américains pour établir une tête de pont en Cotentin afin de protéger la ville de Cherbourg et son port en eau profonde. C’est la première plage prise d’assaut par les alliés au matin du 6 juin 1944. En sortant du musée nous faisons quelques pas sur l’immense plage.

D’un musée à l’autre, nous arrivons à Sainte Mère Eglise. L’ Airborne Museum est le plus grand musée d’Europe consacré aux parachutistes américains des 82ème et 101ème divisions aéroportées. A l’entrée on nous a remis une tablette HistoPad mais on ne s’en servira pas beaucoup. Dès le début on pénètre dans un planeur Waco, unique exemplaire en France.

Puis, on embarque à bord d’un Douglas C-47, avec effets sons et lumière pour nous immerger dans l’ambiance des minutes avant le parachutage. Un très beau bâtiment, Opération Neptune, où l’on découvre la médecine de guerre, les cimetières provisoires, les civils pendant la libération, une salle avec des parachutes …. En sortant du musée on assiste à la Cérémonie à la stèle Alex Renaud (maire de la commune durant la Libération)

Bourse Militaria – Hangar d’Ecausseville

Nous arrêtons là notre visite des musées car nous avons rendez-vous au Hangar à Dirigeables d’Ecausseville, pour la bourse Militaria. (en savoir plus sur l’histoire de ce Hangar)

Ici, les collectionneurs passionnés de la Seconde Guerre Mondiale cherchent la perle rare qu’il leur manque : tenues, matériels, outils, pièces de véhicules objets du quotidien des soldats … On trouve l’équipement complet des bombardiers de la Royal Air Force et de la Fleet Air Army : le Gibson Girl (plus d’info sur notre site).

Il y a même son équivalent radio pour l’armée anglaise. Par hasard nous trouvons un casque complet de soldat de la Première Guerre Mondiale. Nous en faisons l’acquisition pour compléter notre diorama (découvrir notre maquette WWI).

Camp Arizona

Nous passons la nuit au Hangar et le lendemain, direction Carentan et plus précisément le Camp Arizona, qui fête son 10ème anniversaire.
Vendredi 3 juin – Le centre ville de Carentan est fermé à causes des différentes commémorations, mais le camp est facilement accessible, boulevard de la guinguette. Un grand champ mitoyen sert de parking. Le camp Arizona est un véritable musée à ciel ouvert, avec des jeeps, camions, Dodges, véhicules de l’US Navy, motos, campements….  Certains ont fait des trous de combats, quand d’autres ont installé une gare et des rails pour rappeler le rôle du le ferroviaire pendant la guerre. Un bus de la Légion Etrangère attire Patrick, mais il a dépassé l’âge d’incorporation. Chacun partage son univers. Un peu plus loin, un lieu de culte improvisé, une infirmerie ….. Un passionné nous parle des SAS (Special Air Service) qui ont livré des combats en Afrique du Nord, par exemple : comment ils enterraient leur jeep dans le sable dans la journée pour ne pas être repérés. Cette unité est considérée comme l’équivalent des forces spéciales.

A l’entrée du camp, des stands proposent des accessoires, des tenues vestimentaires. Il y a aussi des points de restauration. Un grand podium pour les musiciens et une piste de danse nous attendent pour la soirée. Mais un soudain orage aussi. La pluie s’éloigne et après avoir remis en marche le matériel sono, le concert des Flying Chikens reprend, et ce n’est pas la piste mouillée qui va arrêter les danseurs de rock. Par contre le lendemain, l’accès au camp devient de plus en plus laborieux. Les voitures et même les motos patinent. Le soleil revient …. Nous achetons un bob de l’US Navy, de nouveau pour compléter notre diorama sur le Target Kite (en savoir plus sur ce cerf-volant de la WWII)

Défilé Mode années 40-44  au Hangar d’Ecausseville

Samedi 4 juin – Le Hangar à dirigeables nous attend de nouveau, mais cette fois-ci pour un défilé de Mode des années 40-44.
Sous la houlette d’Alexia, membre de l’association des Amis du hangar à dirigeables (AAHDE), cette deuxième édition de défilé de mode a accueilli 13 participants. Séverine et Carlos (la vie en rétro) sont deux membres du jury. Séverine avait remporté le premier prix lors de la première édition en 2019. Il leur manque un troisième membre pour compléter ce jury. C’est avec plaisir et très sérieusement que je prends cette place.

Quelques codes à connaitre concernant la mode de ces années là. Les femmes doivent faire preuve d’ingéniosité avec la hausse des prix et la pénurie des matières premières comme le coton, la laine la soie. Devant le manque de tissu, la jupe droite raccourcie à hauteur du genou est de rigueur. Grâce aux astuces de certains magazines féminins, les femmes adoptent le « DIY » (le faire soi-même) et elles recyclent les bouts de tissus pour raccommoder ou créer de nouveaux vêtements. Le cuir est réservé à l’industrie militaire, les semelles des chaussures sont désormais en bois. De même pour le nylon et la soie, les usines de fabrication de bas sont réquisitionnées pour confectionner des parachutes. Donc plus de bas …. L’inventivité des femmes n’a pas de limite : elles se teignent les jambes avec du thé ou de la chicoré et poussent jusqu’à se dessiner de fausses coutures le long des jambes. L’élégance reste de mise.

Mais qu’il est difficile de départager tous ces amoureux du style vestimentaire de cette époque. Mais il faut les départager et c’est Emilie qui a remporté cette édition, suivie de Marianna et de Tony, dont le charme anglais nous a séduits. Mais vu l’effort vestimentaire des participants, nous attribuons en plus trois prix d’encouragement. Et le président du AAHDE propose finalement un prix à tous les participants.

Nous profitons de notre séjour dans le Cotentin pour compléter notre balade de novembre dernier (voir notre reportage).

Le Cotentin Gourmand

Incontournable visite à la « Maison du Biscuit » de Sortosville. Facile à retrouver avec sa façade de boutiques de début du siècle (1900, bien sur) et ses vieilles pompes à essence. Dès l’entrée on nous propose de goûter un petit gâteau, et on ne résiste pas ! Cette institution propose non seulement de délicieux biscuits maison mais aussi des produits régionaux. Nous profitons du décor à l’anglaise du salon de thé pour faire une petite pause gourmande. Nous faisons la connaissance de Kévin Burnouf, avec qui nous échangeons un bon moment. C’est le nouveau patron de la Maison du Biscuit, en fait c’est même la 5ème génération à tenir cette institution.

Nous avons prévu une pause déjeuner sympa, avec apéro : pommeau du Père Jules (acheté près de Lisieux) et andouille de Vire. Nous profitions aussi des produits de la mer, en dégustant de très belles langoustines vendue  (vivantes ou cuites) aux Viviers d’Utah Beach.
Le Cotentin gourmand, c’est aussi celui des traditions des « grilleurs » que l’on trouve sur presque tous les marchés. A Quinéville, on a été attiré par l’odeur des poulets, gigots et autres épaules d’agneau tournant sur des broches superposées dans une remorque.

Le Cotentin nature

On longe la côte ouest du Cotentin pour arriver au Jardin Botanique de Vauville. C’est un incroyable jardin que nous découvrons. Grâce au Gulf Stream, une collection de plus de 1 000 espèces de plantes originaires de l’hémisphère austral. On ne s’attendait pas à trouver tous ces arbres et plantes sous les latitudes normandes. Un voyage des plus dépaysant et surprenant. Ce jardin a été crée en 1948 par un botaniste, Mr. Pellerin. Repris par leur fils, ce jardin remarquable s’étend sur près de 5 hectares. Une découverte visuelle et olfactive ! Je me perds devant l’imposant  bassin aux gunneras manicata du Brésil.

Le Cotentin des plages et ports

Sur la côte Ouest, abritée de la houle de l’Atlantique par les îles anglo-normandes et réchauffée par le Gulf Stream, la plage de Barneville offre une impressionnante étendue à marée basse. En longeant la côte, vers le nord, une longue plage de sable fin bordée de dunes et un endroit de rêve, déniché par Patrick pas loin de Siouville, en contrebas d’un chemin, seul au monde avec la mer pour décor.
En continuant encore plus au nord, on découvre Port Racine. Il est réputé comme étant le plus petit port de France ! Seulement accessible aux canots de 5,50 m de long et 2 m de large maximum. Les paysages alentours ne sont pas sans rappeler les côtes irlandaises, d’où le surnom du Cotentin : « la petite Irlande »

Nous passons sur le côte Est. La plage de Quinéville s’étend sur plusieurs kilomètres. C’est une très belle plage de sable fin. Quand le temps est au beau, comme nous avons la chance de l’avoir, au nord, on aperçoit Saint-Vaast-la-Hougue et la tour Vauban de l’île Tatihou, au sud, le littoral qui s’étend jusqu’à Utah-Beach. En plus on peut garer facilement Kipi, face à l’immensité de la mer. A marée basse, Patrick se lance dans le stone art, alignement de galet pour créer une figure. Cela interpelle les promeneurs et permet d’engager la discussion. On profitera aussi de quelques baignades rafraichissantes !

Le Cotentin des villes

Après ces pauses champêtres, nous retournons à la ville …. Direction Cherbourg, dont nous ne connaissons que la cité de la mer (voir notre reportage). Cette fois nous visiterons le centre ville.
Le pont tournant, qui sépare l’avant-port de Cherbourg et le bassin du commerce, est fermé. Un yacht de luxe (voire de super luxe) est en approche. Il fera de Cherbourg son port d’escale pendant 3 jours. Il s’agit du Slipstream de Jack Cowin. Sa longueur de 60 m et sa largeur ne lui donnent pas droit à l’erreur pour franchir le pont tournant. Construit en acier avec une superstructure en aluminium, il a une coque noire impressionnante et une superstructure argentée. Un équipage de 15 personnes est nécessaire pour naviguer et entretenir ce yacht de plus de de 500 m² d’espaces de vie et 200 m² de ponts extérieurs. La démesure dans ce monde actuel. Mais cela ne dérange pas le phoque qui se trouve dans le bassin et la seule préoccupation est de trouver du poisson. (un peu comme nous d’ailleurs).

Un peu plus raisonnable, la visite de l’atelier boutique : le Parapluie de Cherbourg. La manufacture se trouve aujourd’hui dans l’ancien bâtiment de la Banque de France.
Au rez de chaussée, l’atelier et la boutique qui propose des parapluies adaptés à la taille et au style, que l’on peut personnaliser avec nos initiales en broderie. A l’étage un petit musée qui retrace l’histoire de la marque. A notre venue il est en rénovation, mais nous pouvons visiter les pièces ouvertes. On y apprend que vers les années 1800, les Manufactures de cuir Yvon s’installent à Cherbourg. En 1963, tournage du film  « Les parapluies de Cherbourg », qui reçoit la palme d’or au festival de Cannes.
Ce n’est qu’en 1986, soit vingt trois ans plus tard, que la marque des parapluies « Le véritable Cherbourg » est créée et déposée. Reprise par son fils Charles elle devient « Le Parapluie de Cherbourg » en mars 2020. Ce parapluie haut de gamme est vendu dans le monde entier.

Au centre ville, beaucoup de commerces variés et de commerçants bien sympathiques. Comme le phoque, nous avons trouvé notre poisson et nos coquillages (mais chez le poissonnier) que nous dégustons le long de la mer. Voilà un séjour riche en émotion, passionnant et même si le Cotentin n’est pas le bout du monde, il peut y ressembler !!

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