Mardi 28 juin
Nous quittons Sükhbaatar après quelques courses et arrivons à la douane à 9h30. Psychologiquement prêts à y passer plusieurs heures. 10h30 nous avons fini nos papiers de sortie de Mongolie. C’est toujours celui qui insiste qui passe le premier, mais il y a peu de monde et cette fois ci nous sommes dans la file des voitures, peu nombreuses à cette heure là. Devant nous une jeune femme rempli discrètement son collant de plein de choses (mais quoi ??)
Les deux voitures devant nous ont droit au chien, qui monte dans les véhicules et renifle partout.  On attend donc notre tour, en espérant qu’il ne faudra pas ouvrir tous les placards. Une douanière nous appelle puis nous aide à remplir un dernier questionnaire, puis un dernier coup de tampon et on nous fait signe de quitter les lieux. On ne se fait pas prier. Pas de chien renifleur à bord et 2h15 pour le passage de la frontière Mongolie/Russie, un exploit ! 25 894 km au compteur, nous aurons parcouru 2 158 km en Mongolie et en garderons un bon souvenir. Direction Ulan-Ude.

Mercredi 29 juin
Au petit matin, Patrick fait la connaissance d’un groupe de jeunes étudiantes qui sont en vacances. Elles nous donnent l’information que du 1er au 3 juillet il y aura une grande fête pour les 350 ans de la réunification entre les Buryates et les Russes. Nous flânons un peu dans Ulan-Ude, en prenant la décision de partir dans l’après-midi pour le lac Baikal car il sera (parait-il) difficile de circuler et de stationner et nous n’arrivons pas à trouver de Guesthousse pour y passer deux jours pour la fête.

C’était sans compter sur de nouvelles rencontres … dont celle avec German, un Tchetchène qui fait du business dans le poisson sur l’île de Sakhaline (située dans le nord-ouest de l’océan Pacifique, au large de la Sibérie). German, de son vrai prénom de naissance Michuraev, est inquiet de nous laisser dormir là et nous incite à le suivre dans son hôtel, où l’on pourra garer Woki et prendre une douche. A l’idée d’une douche chaude, on n’hésite plus ! Ce que nous ne savions pas c’est qu’il nous a aussi retenu une chambre. Nous sommes un peu désemparés devant tant d’attention de la part d’un inconnu. Nous passerons une bonne partie de la soirée à discuter de notre voyage et de sa vie avant son exil sur l’Ile. German parle aussi un peu anglais.

Jeudi 30 juin
Petit-déjeuner russe, avec saucisse, œuf et thé au lait. En partant l’hôtesse de l’hôtel nous demande si nous revenons ce soir… German lui a dit que c’était OK et nous a réservé une nuit de plus. Nous ne voulons pas profiter plus de sa gentillesse et prenons donc congés. Direction le lac Baïkal, et comme nous avons un peu de temps avant d’entrer au Kazakhstan, nous souhaitons visiter une autre partie du lac, plus à l’Est, vers Turka. Nous voyons de très beaux Datsan bouddhistes en sortant par le nord-est de la ville avec une forêt de vœux juste derrière. Datsan est le terme utilisé pour les monastères bouddhistes universitaires dans la tradition tibétaine à travers la Mongolie, le Tibet et la Sibérie. En règle générale, dans un datsan il y a deux centres: philosophiques et médicaux. Dans celui-ci, qui n’est pas le plus connu, il y a de magnifiques moulins à prières.
Ensuite, la route est bien abîmée, et comme nous savons que nous aurons encore pas mal de Km de mauvaise route, on renonce.
Nous sommes dans la vallée de la Selenga et nous empruntons une route (jaune sur notre carte) qui rejoint la M55, pour éviter Ulan-Ude, et qui coupe la rivière Selenga.
Cet après-midi ressemble à une suite de films : « un après-midi de chien » « Au milieu coule la rivière » « Un pont trop loin » « Que la fête commence »

Effectivement un après-midi de galère sur une route encore plus mauvaise que celle que nous avons voulu éviter. Mais dans un paysage vallonné traversé par une très large rivière, la Selenga, avec deux jeunes frères qui pèchent, en plein milieu. Non ce n’étaient ni Brad Pitt ni Robert Redford, mais on y a cru un bref instant.
Encore quelques Km de cette route « en tôle ondulée » pour franchir l’unique pont qui relie cette partie du lac à la route principale.
Pas de mot pour décrire notre désarroi en découvrant le pont. Un vieux pont métallique flottant qui date de l’armée soviétique et qui n’est plus praticable. Ce pont était pourtant marqué sur notre carte papier et aussi sur notre carte numérique. Deux solutions, faire demi-tour jusqu’à Ulan-Ude, mais cela ne nous réjoui pas trop ou continuer cette mauvaise route sans savoir vraiment où elle mène et d’après la carte il y a des cours d’eau à passer. Ce sera donc retour au point de départ !
A Ulan-Ude on se gare, comme nous en avons maintenant l’habitude, sur la petite place près de l’hôtel « Le Buryate ». La police est là, mais ne nous interdit pas de stationner. Nous avons de la chance il restait juste deux places.
Une jeune femme, rencontrée à la poste, nous avait parlé de l’inauguration d’une nouvelle place pas loin de notre stationnement. Puisque nous sommes là nous y allons. Spectacle magnifique de jeu de couleur et de lumière sur la fontaine centrale et les bâtiments autour, le tout avec un des plus beaux feu d’artifice que nous ayons vu, accompagné de musique classique ! Beaucoup de monde pour ce spectacle et en plus le temps est agréable. Finalement, nous sommes récompensés de notre journée galère et de notre retour non prévu à Ulan-Ude.