9  juin
Direction le mythique lac Baikal. Mais pour sortir d’Irkust… on tourne pas mal, les indications de directions sont données au dernier moment et pas question de tourner à droite ou gauche rapidement avec cette circulation infernale.
Nous arrivons à Listvyanka, station coincée entre montagne et lac. Quelques hôtels de luxe, mais pas de possibilité de camping ou de bivouac intéressant. Nous terminons au bout du village dans un « parking » qui n’est pas des plus romantique mais nous profitons d’un magnifique coucher de soleil. Nous goûtons à l’Omul, célèbre poisson du lac Baïkal. Mais nous le testerons simplement dans une soupe, car nous avons eu un aperçu du fumage … fait à partir de traverses de chemin de fer. Nous sommes loin du « fumé au bois de hêtre ».
Le lac fait 636 Km du nord au sud avec une profondeur de 1637 mètres. Il contient près de un cinquième de la réserve d’eau douce non gelée de la planète, c’est plus que l’ensemble des 5 grands lacs de l’Amérique du Nord. Malgré quelques sources de pollution son eau est pure et potable.

Vendredi 10 juin
Nous ne pouvons pas quitter le lac sans y tremper les pieds. L’eau est cristalline mais gelée. Nous garderons cette impression de fraîcheur au pied toute la matinée. En sortie de ville nous visitons le « Baikal museum ». Un groupe de touriste français traverse la Russie avec le Transsibérien et vont jusqu’à Oulan-Bator. Nous échangeons et nos impressions de voyage vraiment différentes. Nous profitons de leur visite guidée en français. Le lac contient une quantité incroyable de poissons et comme il est très saturée en oxygène il y a même des organismes vivants en grande profondeur. Le plus étonnant ce sont les 100 000 phoques qui le peuplent et qui ce sont adaptés à la vie en eau douce. Le lac Baïkal a un « frère jumeau » : presque la même forme, la même superficie : c’est le lac Tanganyka, en Afrique. Ils sont d’ailleurs jumelés.

Nous quittons cette rive du lac et repassons par Irkutsk, toujours même galère pour retrouver notre route ! La route qui longe le lac dans sa partie sud nous déçoit un peu. Il n’y a pas d’accès au lac, nous sommes coincés entre la montagne et la voie ferrée. Certaines côtes sont à 11%. Et certains véhicules sont bien chargés… Nous trouvons refuge dans un parking d’hôtel, avec notre premier bania et possibilité de lavage et séchage du linge. Que du bonheur !

Samedi 11 juin
Nous trouvons un accès vers le village de Posolkoe (N52°1’1.5’’  E106°10’52.4’’). Sur la carte il est indiqué qu’il y a une très belle église, Spaso-Preobrazhensky. Il n’y a pas que cela ! Un très bel emplacement pour passer une partie de la journée, un petit port (entendez un bateau), où les pécheurs ramènent le filet rempli de poissons. Quand la pèche est moyenne il tire le filet à la main. Tout ce qui tombe du filet n’est pas perdu. Quelques gamins récupèrent les poissons égarés.

Quand la pèche est plus importante ils utilisent une machine avec treuil et poulie pour remonter le filet. Un camion vient récupérer le poisson. De petites embarcations repartent poser les filets à l’aide de troncs lestés de grosses pierres. Un endroit vraiment idéal pour une vrai pause.

Et surtout … du vent et de l’espace pour faire notre première séance de photographie aérienne par cerf-volant. Nous utilisons le flowform et pour les photos le canon Ixus et le Ricoh GX200.
Nous quitterons cet endroit avec regret pour rejoindre Ulan-Ude, où nous attendent Manon et Florent. Manfred et Lotti, rencontrés quelques jours plus tôt, leur ont donné nos coordonnées. Il y a de bons contacts avec ceux qui voyagent comme nous… nous ne sommes pas nombreux, autant s’entraider.

Rendez-vous est pris sur la place d’Ulan-Ude, devant la « tête de Lenine » que nous ne pouvons pas louper. Sur cette place nous croisons aussi 2 jeunes français, Manon (une autre) et son compagnon. Ils voyagent en train, bus … et sont bien chargés. Ils ont fait un grand périple et sont sur le chemin du retour.

Dimanche 12 juin
Située au pied de deux chaînes de montagne, le khamar-Daban et Oulan-Bourgassy, Ulan-Ude est la « capitale » des Buryates. Fondée en 1775, elle a prospéré grâce à son emplacement sur la route du thé provenant de Chine. « Ulan » signifie rouge en Buryat. Proche d’Irkutsk et pourtant très différente : ville plaisante avec une population au faciès différent, plus asiatique que russe. Dans la ville, un « Arc de triomphe » construit en 2006, réplique de celui de 1891, en l’honneur de l’empereur Nicholas II.
Nina, que nous avions abordée à un distributeur de banque, nous invite à visiter son lieu de travail…  Et c’est le « Muezy Priody Buryati » (musée de la nature) ! Musée très instructif avec une maquette du lac Baïkal et un grand nombre d’animaux qui peuplent cette région. Nina est Buryiate, et très fière de ses origine. Elle nous montre un trophée remporté par la ville qui se place en deuxième place, devant Moscou et St Petersbourg. Par contre, notre niveau de russe ne nous permet pas de savoir de quel concours il s’agissait. Un grand merci à Nina pour sa gentillesse et son accueil. A près de 9 000 Km de la maison, ça fait du bien.

Nous reprenons la route en compagnie de Manon et Florent. Faire un bout de voyage avec ce jeune couple sympathique et passer la frontière Russie/Mongolie ensembles sera plus facile. Le paysage change, on traverse la steppe, il n’y a plus d’arbres, mais de grandes plaines avec une terre sèche. Le poste frontière, côté Russie, se situe dans la petite ville Kyakhta. Un petit détour pour quelques photos. Patrick teste ses connaissances en langue Mongol, et ce chameau à l’air de le comprendre… Mais les mongols le comprendront-ils ??
16h30 nous sommes au poste frontière après 6 897 Km parcourus en Russie. Nous attendons 18h00 pour passer le premier poste de douane et avons droit à un « Talon Contrôle » que nous devrons présenter à tous les autres postes. Comment décrire ce que nous vivons…
Il n’y a aucun ordre de passage, c’est le plus rapide, voire le plus culotté, qui passe. Nous sommes devant le bon guichet mais quelques bras nous passent devant en espérant que les douaniers gèrent leur papier avant ceux des autres. Nous découvrons la loi de la jungle ! Ils font la même chose avec les véhicules, pas spécialement avec nous les touristes, mais entre eux aussi…. La suite de notre voyage en Mongolie !!