Samedi 4 juin
Nous arrivons à Novosibirsk, ville de plus de 1,5 million d’habitants. Coupée en deux par le fleuve Ob, avec d’un coté du fleuve des usines avec des grosses cheminées qui crachent leur pollution et de l’autre des bâtiments de l’époque soviétique. Cette ville demande à être découverte, mais nous ne pouvons pas tout voir. Alors, pour cette fois, nous ne ferons qu’y passer.
Direction Tomsk. Le paysage change, il est plus vallonné. Tomsk est une ville très agréable. Il y a à la fois des maisons en bois, d’anciens bâtiments bien conservés mais surtout des universités. Ici c’est une ville dynamique, avec de jeunes étudiants partout. Nous sommes agréablement surpris. Patrick est aussi sous le charme de toutes ces jeunes femmes russes, très grandes et très élégantes. Dîner de spécialités russes, dans une ambiance de match de foot (Russie / Arménie) qui se jouait à St Pétersbourg. Nous passons la nuit dans un parking, près de l’avenue Lénine. Pas de moustiques en vue ! Nuit reposante. Plein d’eau près du pont, pour ceux qui passeraient par là : N56°28’19.2’’ E84°56’50.3’’

Dimanche 5 juin
19°C . Nous empruntons la route secondaire qui passe par Kolyon et qui rejoint la M53 à Mariinsk. Belle route, mais avec un tronçon très difficile d’une vingtaine de Km : de la piste défoncée. Notre moyenne chute à 10-15 km/heure. Nous ne sommes pas nombreux à passer par là. Puis de nouveau sur l’axe principal, avec une pause « vie à bord ».
Comme il n’y a pas d’infrastructure touristique adaptée à notre mode de voyage, nous adoptons la vie des routiers et en dehors des villes nos seuls refuges pour la nuit sont leur parking. Tous ne sont pas passés par le contrôle technique ! Incroyable, quelques vendeurs de cerfs-volants, mais nous ne voyons jamais d’enfants jouer avec. Sur notre route nous avons droit à un spectacle exceptionnel, pour nous. Une dizaine d’aigles en vol. Un arrêt photo s’impose. Nuit à Acinsk, à 150 Km de Krasnoïarsk , et il y a un gros orage. Ici les distances sont impressionnantes.
Lundi 6 juin
Il y a encore un décalage horaire d’une heure. Sur le guide offert par Wadim (à Tatarsk) nous découvrons les fuseaux horaires de cet immense continent. Nous sommes à 7 500 km de chez nous et nous avons déjà traversé une partie de la Russie (4 800 km) d’Ouest en Est.. Nous roulons vers Krasnoïarsk .
A une vingtaine de Km de la ville, il a des petits pavillons assez récents avec le bas en brique et le premier étage en bois. Il y a aussi un circuit automobile. On a une belle route.

Krasnoïarsk est une ville agréable, mais gâchée par une pollution qui lui donne l’impression d’être en permanence dans de la brume. Elle est traversée par le fleuve Yenisey. Comme il est facile de se garer, nous nous arrêtons en centre ville, profitons d’un restaurant (Europa) pour goûter un poisson local et mettre en ligne les pages de notre site. Nous quittons cette ville par une avenue impressionnante de 10km de long et presque en ligne droite. Il fait 32°C.
Krasnoïarsk c’est aussi la dernière ville reconnue par notre carte vectorielle Touratech. A partir de maintenant je vais tracer la route avec des Waypoints !
Nous passerons la nuit à Kansk, sur un parking calme et surveillé (N56°12’50.8’’ E95°35’54.3’’) pour 60 rb (1,5 euro). Le soir c’est aussi le moment de choisir les photos, les optimiser, préparer nos pages pour le site Internet. C’est aussi le moment pour Patrick de vérifier si nous avons reçu des messages mail (via notre téléphone satellite). merci à vous qui nous suivez et nous envoyez de vos nouvelles et des messages d’encouragements !

Mardi 7 juin
Il fait déjà 20°C quand nous repartons. A Niji, il y a des tas de bois important devant toutes les petites maisons. Je pense qu’ici ils se chauffent au bois l’hiver. Wadim nous avait expliqué que le bois est surtout exploité dans cette région. Nous croisons d’ailleurs de nombreux camions qui le transportent. Il est aussi acheminé par train et travaillé sur place.  Nous avions vu au petit musée de Tatarsk des objets, coupelles et boites faits dans ce matériau. Courses dans un petit marché couvert où les additions se font au boulier.

Au village de Razon, le passage à niveau est fermé et il y a la queue. Nous attendrons 30 mn le passage de plusieurs trains. Et juste après nous n’avons même plus de route défoncée ou avec des nids de poules… Nous n’avons plus de route tout simplement !
Des dizaines de Km (environ 70) répartis sur 6 tronçons, sur une piste en terre, très abîmée. Nous avons du mal à voir les véhicules devant nous. Pas plus que ceux qui viennent en face de nous. Nous apercevons à peine leur code. Nous roulons entre 8 et 15 km/h. L’après-midi est longue et très éprouvante. Woki s’en sort bien mais il est de plus en plus sale.

Vous ne voyez pas grand chose sur les photos ?? Et bien nous non plus sur la route. Mais il y avait encore pire que nous, comme ces deux motards esquivant les trous, couverts de poussière. Nous sommes tellement secoués que je dois maintenir le micro qui me sert pour la navigation, et là on navigue surtout à vue !!
Ce qui est dur à croire c’est que ces « routes » sont l’axe principal qui rejoint Irkutsk. Entre deux tronçons de ce type nous avons droit à une belle route, alors à chaque fois on croit que c’est gagné… Et non !!
Halte à Tulun, au calme et parking bienvenu pour une nuit de repos bien mérité.

Mercredi 8 juin
C’est le soleil qui nous réveille. Nous perdons pour la dernière fois une heure supplémentaire. Nous sommes en décalage de 7 heures avec la France et 5 avec Moscou.
Un peu de ménage dans le radiateur du moteur pour enlever le pollen agglutiné à la poussière. Nous l’avions déjà fait 2 fois mais sans retirer la calandre. Aujourd’hui c’est le grand jeu. Mais cela ne suffira pas et nous trouvons un garagiste qui nous dépoussière le radiateur et le filtre à air.

Et sur une portion moins abîmée, avec juste des graviers et du bitume mêlés sur 2m, on croise un conducteur un peu fou, qui roule en sens inverse à toute allure… Les impacts de graviers sont si forts qu’on a cru sur le moment que le pare-brise allait éclater. Il y a 2 impacts côté conducteur, dont l’un commence à se fissurer et s’étendre assez rapidement.
A environ 80km avant Irkutsk, à Oussolie-Sibirskoïe (traduction phonétique, mais je crois que c’est bien cela) des petits garages (comme en Turquie) chacun avec une spécialité : pneu, batterie et …. pare-brise. Dans la cour, les premiers mécaniciens nous dirigent vers le fond, vers Ioura Galkim. Il examine les dégâts et nous fait Ok, c’est réparable. Il fait un trou avec une petite perceuse, près d’une grande fissure. On ne peut que lui faire confiance. Il injecte de la résine, scotch le tout et chauffe au briquet. Moyens limités mais efficaces.

Avec de tels impacts, en France on nous aurait changé le pare-brise, là on s’en sort pour 600 rb (15 euros). Je pense que nous avons tous fait une bonne affaire ! Et pour nous protéger des dangers de la route Ioura nous offre un talisman, pour ne pas être de reste, un autre mécano nous en offre un deuxième. Nous ne sommes pas superstitieux, mais si cela peut aider, on les accroche immédiatement.