Mercredi 13 juillet
Il a plu cette nuit, et à 9h00 il ne fait que 20°C, appréciable. Le problème d’évacuation des eaux de pluie en ville est réel et nous roulons doucement pour ne pas éclabousser les piétons. Halte vérification courroie chez Toyota (500 KZT, soit 2,50 euros) et vérification des infos sur les problèmes au Kirghizstan. Rien sur le Web… Coup de fil à un ami, Joël et Chantal vont mener l’enquête. Traversée du pont à 40km/h et une belle 4 voies en sortie de ville à 50 Km/h, respecté par tous, la peur de la police est bien existante ici.
Le schéma est classique pour sortir d’une ville : 50 en ville, puis 40 puis 20 puis « stop », et c’est le policier qui décide ou pas de contrôler les papiers, la vitesse… On se fera arrêter quelques Km plus loin, vitesse indiquée 76 Km/h, vu le vent de face cela nous parait peu probable. Patrick est convié à rejoindre le chef dans la voiture officielle et en ressort sans problème.
Il fait de plus en plus froid, 14°C en plein après-midi avec du vent violent. A l’approche d’Astana, de nouveau contrôle police, mais là nous y avons tous droit. Et comme aucun parking n’est prévu, les voitures et les camions s’entassent en pêle-mêle. Il y a une petite cabane où tous se précipitent pour présenter leurs papiers. Patrick y va décontracté, de toute façon on ne comprend rien … D’ailleurs à l’intérieur ceux qui contrôlent sont surpris de le voir et lui font signe de repartir, il s’exécute sans tarder.
Notre carte numérique en cyrillique date des années 68. A cette époque Astana n’était qu’une ville de province au nom de Tselinograd (« ville des Terres Vierges »). Cette ville a changé plusieurs fois de nom depuis sa fondation en 1830. Auparavant elle s’appelait Akmola (Tombe Blanche), et c’est Nikita Kroutchev qui la renomma Tselinograd en en faisant le quartier général de son grand projet de défrichements des « terres vierges ». En 1994, l’actuel président, Noursoultan Nazarbaev, décida de déplacer la capitale d’Almaty vers Astana, qu’elle a remplacé dès 1997, Astana signifiant « capitale » en Kazakh.

A l’entrée d’Astana, surprise, la circulation ressemble plus à celle d’Oulan-Bator, avec klaxon et encore du klaxon, et 3 files de voitures sur 2 voies. Nous trouvons un parking gardé pour passer la nuit, nous irons à la découverte de cette nouvelle capitale dès demain. Notre véhicule et notre voyage intriguent toujours autant quelques curieux. Après quelques explications sur le cerf-volant et la photo aérienne, nous pensions faire quelques courses. Autour de nous de très beaux bâtiments, récents, type supermarché. Quelle surprise à l’intérieur… un grand hangar, avec des containers pour servir de petites boutiques. Sur les deux photos ci-dessus, on peut voir l’extérieur et l’intérieur du même magasin. Pour l’instant un seul de ces « centres commerciaux » est réellement terminé avec de vrais kiosques à l’intérieur. De loin, certains immeubles paraissent modernes et relativement neufs, mais il ne faut pas trop y regarder de près.

Jeudi 14 juillet
J’avais peur de souffrir de la chaleur en étant en juillet au Kazakhstan. Ce matin il pleut encore et il ne fait que 14,5°C ! On range la crème solaire et on sort les polaires. Pour nous rendre à l’Ambassade de France, nous avons plus l’impression de traverser des passages de rivières que de petites avenues. Ambassade fermée, mais c’est bien sûr ! C’est le 14 juillet.

Pour faire d’Astana la nouvelle capitale, il a fallu repenser et construire des infrastructures dignes d’une grande capitale. 8% du budget national sont consacrés à cette reconstruction. Résultat, une ville nouvelle qui émerge sur la rive sud du Fleuve pour accueillir tout ce qui concernera la vie politique et économique.
Un pont très original, torsadé relie les deux rives. La rive Nord, sera plus consacré aux restaurants, galeries marchandes (comme celle que nous avons vues hier soir), sera plus animée et considérée comme le centre historique d’Astana. Pour l’instant les galeries qui sont terminées n’ont pas beaucoup de clients et les allées sont bien vides. Dans cette partie nous visitons le musée du Président. Dans cet ancien palais présidentiel, des salles luxueuses exposent les cadeaux offerts au Président Nazarbaev par les pays étrangers. C’est une très belle visite, gratuite, et on peut circuler assez librement. La seule obligation est l’interdiction de photographier, sauf le hall d’entrée, et de porter des sur-chaussures pour protéger le parquet et les tapis.

Rive sud, le bâtiment en forme de soucoupe volante est le cirque d’Astana. Depuis le nouveau boulevard, le Nurzhol bulvar, se dresse une immense tente asymétrique, transparente, de 150m de haut. C’est le Khan Shatyr Entertainment Center. A l’intérieur des boutiques de luxe, un cinéma, des cafés, des jeux dignes d’un véritable parc d’attractions, du beach volley… le tout avec une température estivale, même en plein hiver quand il fait -30°C à l’extérieur, grâce à sa construction à partir de matériau absorbant la chaleur. C’est tellement grand que des plans électroniques sont a disposition sur écran tactiles.

En face on trouve le nouveau centre islamique avec une très belle mosquée et ses quatre minarets. Beaucoup de bâtiments sont encore en construction, et l’on se demande comment ils pourront tous être occupés, même si le Président souhaite que la population d’Astana passe de 550 000 à 1 million.
Quand on suit les parterres de fleurs, bien entretenus, en direction du nouveau palais présidentiel, on arrive tout droit sur le monument Bayterek. Cette tour en métal blanc de 97 m de haut est surmontée d’une sphère dorée. Ce monument symbolise une légende Kazakhe : Samurk, un oiseau mythique, pondit dans un arbre hors de portée des hommes, un œuf d’or qui contenait les secrets du bonheur.

Nous sommes conscients que tout cela est un peu surfait, mais nous en prenons réellement plein les yeux, tellement l’architecture des monuments et bâtiments est impressionnante et grandiose.