D’Astana vers le lac Balkhach

Vendredi 15 juillet
Nous prenons la route pour Almaty. Il ne fait décidément ni vraiment beau ni très chaud. Toujours beaucoup de policier, mais nous ne serons pas arrêtés aujourd’hui.
Nous traversons toujours cette steppe aride sans troupeau. Avant d’arriver à Karaganda, nous traversons une ville très industrialisée qui ne donne pas envie de s’y arrêter. C’est Temirtaw , qui signifie « montagne de fer » en kazakh. Les fumées qu’elle recrache ne sont pas très engageantes. Karaganda était célèbre pour son charbon et ses goulags. Nous nous attendions à une ville triste, pas très intéressante, nous servant uniquement de point de chute pour une nuit.
Nous sommes agréablement surpris de voir une ville aux larges avenues, bordées d’arbres, avec des centres commerciaux, des cafés…. nous stationnons devant le Mega Mall et avec la bénédiction de la police (contrôles des stupéfiants), qui va jusqu’à nous offrir quelques cadeaux, nous y passerons la nuit.
Samedi 16 juillet
Au réveil il pleut encore et il ne fait que 15°C . En repartant nous avons la confirmation que toutes les religions sont tolérées ici.
La route est longue jusqu’à Balqash, sur le lac du même nom. Longue et surtout monotone. A part quelques petites collines, et quelques policiers, il ne se passe rien sur des centaines de km. Nous arrivons à Balqash vers 17h00 et c’est le choc thermique : il fait 32°C ! ce soir c’est la fête, la ville a accueilli un groupe de Bikers qui fait un voyage jusqu’en Chine et au Vietnam pour défendre la culture Kazakhe.

Dimanche 17 juillet
Une voie ferrée sépare la route du lac et nous ne pourrons plus avoir accès à ses rives. Cette route qui mène de Balqash à Almaty est désespérément longue et désertique. Pause déjeuner dans un des rares villages croisés, il est 14h00 et il fait 30°C. A environ 150km du lac le paysage change un peu, devient plus vallonné et la température passe agréablement de 32 à 28°C. Ce que nous apprécions mais qui ne dure pas très longtemps. Nous longeons des étendues blanches, d’anciens lacs salés ? La tentation est trop grande pour un arrêt photo malgré les 36°C à 17h00. Heureusement il y a un peu de vent qui permet de supporter cette chaleur.

La route n’est pas aussi bonne que sur la première moitié. C’est pourtant la route qui relie la nouvelle capitale à l’ancienne. Nous avalons malgré tout les Km, il n’y a pas autre chose à faire…. 528 km dans la journée, on s’arrête au coucher du soleil, sur un petit parking entre une station service et un vendeur de chachlik (brochettes) avec de la musique qui résonne jusque dans le Toyota.

Almaty

Alma-Ata signifie le « père des pommes », spécialité de cette région. Cette ville est devenue la capitale du Kazakhstan soviétique en 1927. Elle a pour toile de fond, au sud, les sommets enneigés d’une partie de la chaîne montagneuse de Tian Shan, et plus précisément Zailiyski Alatau.
Alma-Ata a connu des événements qui ont marqué sont histoire : décembre 1986, 250 personnes sont tuées lors d’une manifestation contre le nouveau gouvernement. 1991, elle héberge la réunion qui annonce le démembrement de l’URSS. Alma-Ata devient Almaty.
Elle perd son rôle de capitale en 1998, au profit d’Astana, mais encore aujourd’hui elle reste le centre culturel, social important. Bon nombre de sociétés sont encore présentes à Almaty et n’ont pas encore rejoint Astana. Nous trouvons facilement et par hasard un concessionnaire Toyota, ce qui tombe bien pour notre révision des 30 000 Km. Puis on découvre la ville et la circulation a Almaty. Dément ! il y a 4 fois plus d’habitants à Almaty qu’à Astana… donc, au moins, 4 fois plus de voitures, avec toujours le même mode de circulation : je klaxonne alors je passe.
En début d’après midi nous passons à l’ambassade d’Ouzbékistan… mais nous n’avons pas le « document magique ». C’est un formulaire à remplir qui se trouve sur le site www.evisa.mfa.uz , à imprimer et à leur donner. Facile quand on est en camping-car ! On va voir une agence de voyage pour leur confier nos demandes de visas, mais c’est très cher.
Nous sommes, une fois de plus, arrêtés par la police. Cette fois-ci, le policier nous reproche les filtres sur les vitres latérales et les LED à l’avant. Comme nous ne parlons pas la même langue… il abandonne. On se « planque » dans un petit parking, en espérant que la police ne trouve pas pour la nuit. Sommeil léger assuré.

Mardi 19 juillet
Ciel nuageux au réveil, il fait 22°C à 7h30. On remet un cache sur les LED et on remplace nos papiers originaux par des copies, que l’on pourra présenter à la police.
9h00, Ambassade du Kirghistan. On dépose nos passeports pour avoir nos visas. L’officier nous précise qu’il faut 3 jours. Finalement avec un grand sourire on les récupère 2 heures plus tard (270 dollars pour les 2 visas – 1 entrée).
En récupérant nos visas, on rencontre un jeune couple néo-zélandais. Avec le formulaire récupéré sur Internet, ils ont pu avoir facilement leur visa ouzbek.  Direction le Consulat de France où nous sommes bien reçus et conseillés par Monsieur le Consul. Nous repartons même avec une lettre de protection consulaire (en russe) car nous ne sommes plus dans les délais pour faire valider notre carte de migration, nous avons dépassé les 5 jours, mais ce n’est pas de notre faute, la police de l’immigration n’a pas voulu nous enregistrer à Astana !
On file ensuite rapidement au centre commercial Silk Valley, il y a des postes Internet et la possibilité d’imprimer des documents. C’est un peu la course… On imprime nos documents et on repart à l’Ambassade de l’Ouzbékistan. Avec ce formulaire les portes s’ouvrent, mais comme demain mercredi c’est fermé, on pourra récupérer nos visas vendredi après-midi (coût : 210 dollars) Donc assez rapide et surtout pas besoin de lettre d’invitation. Ouff !!
Et comme il ne garde qu’une copie de nos passeports, on court à la Police de l’Immigration (bâtiment bleu ci-dessus) pour se faire enregistrer et avoir notre deuxième tampon, persuadés que la lettre de l’Ambassade de France nous servira. Pas toujours facile de se garer. Mais dès que nous comprenons les « codes » de cette ville, nous sommes plus à l’aise. Quand des personnes, reconnaissables à leur gilet vert et jaune, font des signes en balançant les bras, c’est qu’il y a une place pour se garer, souvent le long de la file de droite. Souvent ils nous réclament quelques Tenge pour le stationnement, mais ce n’est pas cher.
Nous nous présentons à 16h30, le bureau de l’officier qui tamponne n’ouvre qu’à 18h00

, et il y a déjà la queue. Quand c’est notre tour, nous devons remplir un formulaire que nous ne comprenons évidement pas, laisser nos passeports et revenir demain (enfin si on a tout compris) et là ils statuerons sur notre sort. La lettre de l’ambassade… ne sert à rien, ils ne veulent même pas la voir. Nous terminons la journée, harassés par une journée de démarches administratives. Nous n’arrivons même pas à visiter la ville d’Almaty et ce n’est pas faute de la traverser dans tous les sens.

Nous trouvons refuge à l’hôtel « Pirate », avec une déco qui plairait bien à nos amis « les pirates ». Il y a une place de parking pour Woki que nous allons abandonner pour la première fois, mais nous avons besoin d’une bonne nuit de sommeil et d’une bonne douche chaude.  Il est sous bonne garde, avec deux statues de pirates devant une coque de navire. C’est un bel hôtel, peu de chambre, mais grande et un rapport qualité/prix correct. Si vous passez par là voici leur coordonnées : 209A ulista Tole Bi (un des grands axes).

Mercredi 20 juillet
Avant de retourner à la police de l’immigration dans l’après-midi, nous profitons du Parc Panfilov. Dans ce grand parc bien aménagé, se dresse la cathédrale Zentov, dessinée par A.Zentov et construite entièrement en bois, avec des dômes très colorés. Pendant la période soviétique elle a servi de musée et de salle de concert. Elle n’a été restituée à l’église orthodoxe russe qu’en 1995, qui depuis la restaure. Aujourd’hui cet ancien bâtiment tsariste est un lieu de culte très fréquenté. Dans le Parc Panfilov, il y a aussi un mémorial militaire, qui rend hommage aux soldats tombés durant la seconde guerre mondiale.

Près de ce parc, un petit musée en bois, qui date de 1908, présente une très belle collection d’instruments de musique kazakhs traditionnels : arc, accordéon, dombra (luth à deux cordes), kobyz et autres instruments qui plairaient à nos amis aélolistes. On aurait aimé entendre les sons de ses instruments. C’est le bâtiment marron ci-dessous. Quant à la Tour Eiffel d’une vingtaine de mètres de haut, devant une parfumerie de luxe … nous n’avons aucune explication !

16h00, on quitte la tranquillité de ce parc, où les enfants jouent avec les pigeons, pour affronter la foule de la police de l’immigration. Nous avons la chance d’être dans les premiers, même si on s’est un peu fait doubler… à la Mongole. 18h00, le personnel apporte des caisses de passeports. Nous récupérons avec soulagement les nôtres assez rapidement avec nos cartes d’immigrations tamponnées. C’est fait ! mais nous avons perdu 2 jours de ballades autour du lac Kapchagaï.  De retour à l’hôtel Pirate nous avons une connexion skype avec Michel Passerieux que nous allons très certainement retrouver près de Parkent (Ouzbékistan) pour des ateliers cerfs-volants.