Du Mercredi 10 au vendredi 12 août
Sur la route Tachkent Samaracande nous avons testé plusieurs stations services mais aucune n’avait de diesel. Si nous souhaitons poursuivre jusqu’à Boukhara nous devons en trouver. Il existe un réseau de distribution « parallèle » qu’il faut juste connaître. Et c’est un policier qui nous indique le lieu, près d’un bazar juste à l’entrée de Samarcande. Il y a d’ailleurs déjà un camion qui attend pour faire le plein. Le prix est correct (1 700 sum le litre soit 0 58 cts d’euros) et le « pompiste » fait le plein avec des jerricans.

Mosquée de Bibi Khanoum et le Bazar Siyob

Samarcande, nous y sommes ! Depuis Paris et de toutes les villes traversées, c’est certainement le nom qui nous faisait le plus rêver. Des travaux, une route barrée… et nous voilà en plein dans la vieille ville. Sur la photo, ci-dessous, même si cela est incroyable, c’est une rue à double sens ! Nous finissons par rejoindre l’une des grandes rues principales, la « Registan ».
La Mosquée de Bibi Khanoum, située au nord-est de la ville, est un édifice très imposant. Un passant nous raconte en détail la légende de cette mosquée. Bibi Khanoum, la femme de Timour, l’a fait construire en son absence lors de l’une de ses campagnes. Elle voulait lui faire une surprise pour son retour. Mais l’architecte étant tombé amoureux de Bibi faisait traîner en longueur les travaux, pour la voir plus longtemps. Bibi fit peindre des œufs de couleurs différentes et demanda à l’architecte de les goûter pour voir lequel avait un goût différent. Aucun bien sûr… comme pour les femmes (selon Bibi), tous se ressemblaient. L’architecte lui répondit en lui faisant boire deux coupelles d’aspect identiques, mais l’une remplie avec de l’eau et l’autre avec de l’alcool. Bibi constata que la première était fade et la seconde lui brûlait la gorge. Ainsi, l’architecte lui signifia que les autres femmes étaient fades pour lui et qu’il brûlait d’amour pour elle.

Souhaitant que les travaux reprennent vite, elle lui accorda un baiser sur la joue. A son retour de campagne Timour découvrit la superbe mosquée, mais aussi l’histoire du «baiser». Il fit exécuter l’architecte. La réalité est tout autre, Timour demanda la construction de cette grande mosquée, si grande qu’elle se dégrada lentement et finit par s’effondrer lors du tremblement de terre de 1897. Elle est en restauration (porte d’entrée et coupoles). En face de la mosquée, le mausolée de Bibi Khanoum.
Un peu plus à l’est, Chah-I-Zinde, l’avenue des tombeaux, sanctuaire ancien où reposent les proches de Timour. De belles rues piétonnes (photo ci-dessus) mènent de la mosquée Bibi au Registan, et près du bazar desservent bon nombre de petits magasins de souvenirs pour touristes. Agréable mais manquant d’authenticité.

Le Bazar Siyob

Et juste à côté le Bazar Siyob. Il y a une profusion de fruits et de légumes. La tentation est trop grande, nous achetons des pêches, il y a 4 à 5 variétés différentes. Des « classiques » comme nos pêches blanches et des petites de la taille d’abricots et de la couleur de prunes jaunes. Excellentes.

Un hall est réservé aux fruits secs, gâteaux, confiserie et sucrerie. Le bazar est bien organisé et très propre. Notre guide nous explique que le gouvernement fait contrôler régulièrement les mesures d’hygiène, non pas pour les touristes mais pour éviter la propagation de maladies.

Samarcande prépare le festival de la musique (pour le 25 août) et la commémoration de l’indépendance. Le spectacle et surtout les répétitions se font en plein cœur du Registan. Nous n’aurons donc pas de vue globale sur les trois madrasas. Il y a beaucoup de travaux de restauration autour des madrasas.

A l’Ouest, la plus ancienne, la madrasa d’Ulug Beg, petit-fils de Timour. Achevée en 1420, c’est la plus ancienne des trois. Juste en face, la madrasa Chir Dor, dont la construction a duré 17 ans (1636) et au milieu, entre les deux, la madrasa Tilia Kari (qui veut dire « couverte d’or ») de 1660. Cette dernière est celle qui symbolise le plus la prospérité de Samarcande.
Près du Registan nous sommes interpellés par trois petits vieux, fiers d’arborer leurs médailles militaires russes et qui nous demandent de les prendre en photo. Patrick aura droit à la bise du plus vieux, 88 ans, en remerciements !

Nous avons un coup de cœur pour le mausolée Gour Emir (photos ci-dessous) là où reposent, dans une crypte souterraine, Timour, deux de ses fils et deux petits-fils dont Ulug Beg, et les maîtres de Timour. Sa construction date de 1404. A l’extérieur, il y a une mosquée et une Khanaka (salle de méditation). Situé entre la route « Registan » et le Gour Emir, l’un des plus vieux mausolée de Samarcande : le mausolée Rukhabad, construit en 1380. Nous retournons de nuit vers le Gour Emir, encore plus majestueux.
Toute l’équipe de Wokipi (Woki, Patrick et Patricia) devant le mausolée de Gour Emir, vu par un artiste Ouzbek