Sur la Millenium rd

Samedi 18 juin
Même un samedi, la circulation dans Oulan Bator est infernale. Nous sommes satisfaits d’avoir bien visités cette ville, mais aussi bien contents de la quitter pour aller prendre l’aire à la « campagne ». Direction Arhangay, première étape vers l’ouest de la Mongolie.
On prend la route, appelée millenium rd, de Lün, Bayannuur et étape à Dashinchilen. On traverse des paysages immenses où nous sommes au milieu de rien. Près de la rivière Tuul Gol, juste avant la (très) petite ville de Lün, des chevaux se rafraichissent…. Alors une pause photo s’impose.
Nous faisons un arrêt dans le petit village de Dashinchilen. Nous nous garons devant un bâtiment qui nous semble officiel (il y a un drapeau) et Natom nous aborde. Il nous explique qu’il fait l’entretien du parc. Il visite le camion et nous partageons une bière, qu’il a l’air d’apprécier. Il est tard, nous passerons la nuit dans cette petite ville.

Dimanche 19 juin
Il a plu cette nuit, ce matin il fait 19°C. Direction le lac de Ogiy Nuur.  Sur la route nous croisons beaucoup de troupeaux avec un nombre important d’animaux, moutons, chèvres et bien sûr des chevaux.
Un jeune nomade s’arrête à notre niveau. Il conduit un troupeau de mouton avec un autre jeune mais le laisse seul continuer la route. Il passe du temps avec nous et demande à Patrick de photographier son cheval, dont il est très fier.
Il nous laisse son adresse pour que nous lui envoyons les photos. Nous le ferons, mais si les photos arrivent jusque dans sa ger, ce sera quand même un miracle. Mais comme en Mongolie tout est possible… Il nous propose de monter sur son cheval, mais ni Patrick ni moi ne savons monter, ce qui le surprend. Ici les enfants savent pratiquement monter à cheval avant de savoir marcher.

Un autre jeune, en moto, de la même famille nous rejoint. Lui aussi visite le Toyota. Nous mimons la vie à bord pour leur expliquer que nous sommes un peu comme eux, que nous dormons dans notre « ger roulante » des nomades. Il part en moto et revient avec une petite chèvre d’environ 1 mois, qu’il tend à Patrick. La façon dont il la tient les fait bien rire. Nous ne sommes pas encore vraiment comme eux.

Un dernier échange et il est temps qu’il rejoigne son troupeau. C’est avec des moments comme celui-ci que nous oublions la difficulté des routes et la barrière de la langue. Merci à toi !

Lac Ogiy Nuur

Dimanche 19 juin – Direction le lac de Ogiy Nuur.
Une partie de route en mauvais état et puis, miracle ! Une très belle route asphaltée, le GPS nous indique bien que nous nous éloignons de notre cible. Il y a même maintenant une montagne entre nous et le lac. Mais une si belle route doit bien amener quelque part…
Et bien non ! Elle s’arrête brusquement sur … rien. On croit rêver. Il y a bien une yourte, avec une famille. On leur montre la carte, mais cela ne leur dit rien. C’est peut-être la première fois qu’ils voient une carte routière. Ils comprennent qu’on cherche le lac. Alors gentiment il enfourche sa moto et nous guide à travers la montagne. Puis il nous laisse en nous montrant ses traces de pneu et nous fait signe que nous devons les suivre. Le pointeur de notre GPS nous montre que nous devons effectivement traverser la montagne.

Nous allons donc traverser la montagne. Le GPS avait raison ! Nous avons dû louper une piste (route marquée en route principale sur notre carte) et les erreurs de navigation dans ce pays se paye comptant. Nous passons un col à 1 540 m et nous apercevons le lac en bas de la montagne. C’est déjà cela de gagner. Mais ce n’est plus une piste, mais des traces de moto que nous essayons de suivre. Ce passage et ce paysage resteront longtemps dans nos souvenirs. Woki passe avec succès les dévers et nous sommes bien contents d’être arrivés au pied du lac. Si nous avions eu le moindre problème mécanique, personne ne serait venu nous chercher là.
Le lac fait 20 km de long, il est beau de loin, car de près il est infesté de moucherons ! Il y a aussi, heureusement, des chevaux (encore) des pélicans et toute sorte d’oiseaux. Maintenant il faut repartir, et nous tournons pas mal en rond autour du lac pour trouver LA piste qui va nous sortir de là. Des pistes il y en a partout, celles qui mènent à rien, celles qui mènent à des marais …et pas question de retraverser la montagne dans l’autre sens. Une des pistes nous ramènent sur la route principale, cette même piste que nous n’avions pas vu à l’aller.

Pour ne pas refaire tout le trajet inverse (avec la mauvaise route) nous décidons de prendre un raccourci, une piste mène de Avara à Gurvanbulag puis Hashaat. La piste semble correcte, mais une petite rivière la traverse. Je pars en reconnaissance à pied, car nous avons vu des traces de pneus entrées dans la rivière mais pas en ressortir …
Je m’enfonce, sous mes pieds de la vase, Woki ne pourra pas passer, il est assez lourd. La nuit approche et nous sommes bien seuls dans cette steppe. On a évité le pire dans la montagne, on ne va pas prendre de risque maintenant ! Demi-tour, on repartira finalement par la même route, jusqu’à Dashinchilen, sans revoir Natom (nous arrivons de nuit), où nous passerons la nuit.
Nous avons vu déjà beaucoup de choses, croiser des gens agréables et bien que nous ne parlions pas la même langue, nous avons toujours réussi à nous faire comprendre, comme avec ce nomade, croisé vers Mongol Els (les dunes sables) près de Rashaant.
Il découvre la Mongolie sur la carte de Woki et s’intéresse au trajet que nous venons de faire. Il nous présente son fils et son chameau et nous montre que le troupeau au loin est le sien.

Nous passons encore un bon moment avec eux. Nous lui offrons une carte postale de Notre Dame en lui expliquant que c’est un « temple à Paris ». il est très content. J’ai failli lui donner une carte de la Tour Eiffel mais pour eux ce bel ouvrage ne représente qu’un grand pylône. Nous n’avons pas les mêmes références.