Mardi 18 juillet. Nous arrivons à Izhevsk en fin d’après-midi après avoir roulé une bonne partie sous la pluie. Une belle place de parking nous tend les bras, au pied du musée M. Kalashnikov et juste en face l’église orthodoxe Saint-Michel, encore appelée collégiale Saint Michel. De nuit c’est un spectacle magnifique. On s’endort avec cette belle image.
La construction de cette église est relativement récente (reconstruite à partir de 2004) et pourtant elle a été construite en 1855, dédiée à l’archange Saint Michel, patron des armées. Puis reconstruite en plus grand (1907), fermée en 1929, transformée en musée en 1932, et finalement détruite par le parti communiste en 1937. En 2000, la décision est prise de la reconstruire.

Mais si l’on évoque la ville d’Izhevsk, on pense rapidement au fusil d’Assaut Kalachnikov ou le fameux AK-47. On évoque peut-être moins facilement son inventeur, Mikhaïl Kalachnikov. Décédé en 2013, un musée lui est totalement dédié. La visite commence par une belle salle en arc de cercle, reprenant les différentes époques de la guerre et l’évolution des armes utilisées.
Puis une première partie est consacrée à l’histoire de la Kalachnikov, et la seconde à son inventeur. Mais les deux histoires sont intimement liées.

M. Kalachnikov est né en 1919, dans le petit village de Kurya, dans l’Altaï. Mais très jeune, en 1930, il a été déporté en Sibérie avec toute sa famille d’origine Koulak. En 1938, il est enrôlé dans l’armée, comme conducteur de tanks. Blessé en 1941, il est hospitalisé à Yelts, où il dessine des armes.
L’un de ses projets retient l’attention et en 1948, date à laquelle il quitte l’armée pour être embauché à l’usine d’armement Izhmah, à Izhevsk comme concepteur. En 1949, l’armée soviétique adopte son arme, sous la désignation d’AK-47 : AK pour Автомат Калашникова (en russe : fusil d’assaut Kalachnikov), et 47 pour modèle de 1947. Les cartouches utilisées sont de calibre 7,62 mm.

En février 1955, il organise autour de lui un groupe spécial de constructeurs. Le bois massif des premières séries est remplacé par du contreplaqué de bouleau, léger et peu coûteux. Son travail reste secret et la concentration à Ishevsk d’usines travaillant pour la défense en a fait une ville fermée à l’époque soviétique, son accès était interdit aux étrangers.
Les qualités de l’AK-47 sont son coût très faible, sa robustesse, sa fiabilité et sa grande facilité d’entretien. De toutes les armes à feu existant dans le monde à l’époque de sa création, l’AK-47 est l’une des plus fiables : s’enraye rarement et résiste à tous les environnements : dans l’eau, dans le sable, en atmosphère humide, etc …

Il participe en 1960, a un concours pour réaliser une arme avec un calibre plus petit (5,45). Il est, à priori, l’homme le plus décoré de la Russie. « Je suis fier de mon invention, mais je suis triste qu’elle soit utilisée par des terroristes ». M. Kalachnikov a fait déposer au total 35 brevets d’invention, ayant conçu des mitrailleuses et des carabines de chasse, mais c’est l’AK qui lui a apporté la renommée internationale.
Ce musée présente l’histoire de l’industrie d’armements fabriqués ici, du fusil à platine à silex aux armements modernes, comme l’AK et l’AN-94. Il y a aussi des stands de tir pour armes à feu, arbalètes et armes pneumatiques. Mais nous n’avons pas testé.
Actuellement, la famille de Kalachnikov fait fructifier la marque « Kalachnikov » avec des produits tels que des snowboards ou de la vodka, soit des produits qui n’ont plus rien de guerrier. Alors évidemment on a investi dans une bouteille de vodka Kalachnikov !

Nous avons un peu circuler dans Izhevsk. Bien que depuis une dizaine d’années, la ville commence à renaître, elle a beaucoup souffert de la diminution du budget de la défense après la perestroïka. Le réseau de Tramway est composé de onze lignes, dont la première à vu le jour en 1935.